C’est à l’initiative du laboratoire d’éducation et du travail de la faculté des sciences humaines de l’université de Bouira, qu’un séminaire national sur le thème de l’orientation scolaire et professionnelle en Algérie a été ouvert hier, en présence d’enseignants chercheurs de plusieurs universités du pays, ainsi que des représentants du secteur de l’éducation nationale et de la formation professionnelle. Plusieurs thématiques ont été retenues par le comité scientifique du séminaire, à l’image de la formation des conseillers de l’éducation ainsi que leurs rôles pour la garantie d’une meilleure orientation pédagogique. Les participants à ce colloque ont également débattu de la situation actuelle de l’orientation au niveau des écoles algériennes ainsi que les possibilités de son amélioration. Une situation qui devrait être nécessairement réévaluée, selon le Docteur Farid Boutaba, maitre conférencier de la faculté des sciences humaines de l’université de Tizi-Ouzou. Pour l’intervenant, «le premier objectif de ce colloque est d’évaluer le système d’orientation scolaire en Algérie et dans l’ensemble des secteurs. Actuellement, nous devons créer des passerelles, qui vont de l’académique au professionnel. Ces passerelles doivent également exister dans chaque étape de la vie scolaire d’un enfant, elles ont aussi comme objectif de limiter au maximum la déperdition scolaire et l’échec». Pour Dr Boutaba, également membre du comité scientifique du séminaire, le problème de l’orientation en Algérie est sociologique par excellence. «Les Algériens en général n’admettent pas la formation professionnelle, laquelle est pour eux synonyme d’échec scolaire, or que c’est faux. Alors que les formations professionnelles constituent de véritables alternatives pour tous les scolarisés et dans tous les niveaux. Donc, ce séminaire doit discuter de tous les axes. À commencer par le système d’orientation, qui est en réalité dépassé parce qu’actuellement c’est la machine qui s’en charge de l’orientation. En plus, les psychologues formés aux universités, sont orientés vers des tâches administratives au lieu d’étudier les capacités des élèves et des étudiants, c’est l’ordinateur qui oriente. L’aspect humain est tout simplement négligé. Aujourd’hui, malheureusement et malgré un taux de chômage élevé on manque clairement de main d’ouvre qualifiés dans plusieurs domaines», explique l’universitaire. Notre interlocuteur croit que le système d’évaluation doit être également revu. «On est en train de travailler avec un système de quota et on détermine au préalable le nombre d’étudiants ou d’élèves pour chaque spécialité et c’est la moyenne qui détermine cette orientation. On doit se poser la question que : si l’évaluation scolaire est réellement objective, est-ce qu’elle mesure les capacités réelles de l’étudiant ou de l’élève ?», a-t-il affirmé.
O.K.
