Un malheureux handicapé moteur, frappé de cécité de surcroit, qui subit de plein fouet les affres climatique, a été abandonné à Raffour, depuis le mois d’août 2015, et n’est resté en vie que grâce à la légendaire solidarité agissante des habitants de cette localité. Il s’agit du nommé Kebab Makhlouf, originaire d’Ath R’zine dans la wilaya de Béjaïa. Cet homme, âgé de 47 ans et à moitié atrophié est père de 06 enfants issus de trois mariages, dont les membres de la famille se sont éparpillés, et ce, après avoir été chassé par son père de la maison qu’il occupait après son retour de l’Ouest du pays, région où il a fondu son dernier foyer, selon ses propres dires. Étant saint d’esprit et gardant toute la lucidité ce malheureux nous fera un bref et triste récit de sa vie mouvementé. C’est ainsi que nous apprenons qu’après rupture avec sa première épouse, il est allé s’installer en Tunisie où il épousa sa seconde femme, une tunisienne, avant d’être expulsé en 1998 pour séjour illégal. Il regagna sa région natale avec sa troisième femme en 2004. Malheureusement, il a été chassé de la maison paternelle, affirma-t-il. C’est à partir de là que commença son errance en solitaire qui l’amena à la maison d’accueil des personnes âgées de Béjaïa, qu’il quittera pour cause de maltraitance, selon ses propres aveux, en présence d’une foule nombreuse de villageois qui compatit avec lui. C’est alors, ainsi qu’il s’est retrouvé depuis sept mois à Raffour, et trouvera refuge à la mosquée sur orientation des citoyens de cette localité où de nombreux bienfaiteurs l’installèrent dans le préau en lui offrant une literie complète et un fauteuil roulant, et s’attellent à le nourrir, depuis, à tour de rôle et lui faire chaque matin sa toilette. Ses vêtements sont nettoyés par le propriétaire d’un pressing de la même ville, malheureusement, ce refuge est provisoire, sachant que la loi ne lui permet pas de l’installer à l’intérieur de la mosquée ; d’où le recours au préau où il a été mis à l’abri de la pluie par des âmes charitables, mais pas du froid. Sachant que ce préau n’est qu’une devanture qui donne directement sur le trottoir du boulevard central livré aux quatre vents. Il ne survivra jamais dans de telles conditions, jusqu’à la fin de l’hiver. Faute d’une prise en charge urgente, ce malheureux mourra d’hypothermie. Un cas grave qui interpelle les consciences et qui doit faire réagir dans les meilleurs délais les organismes étatiques directement concernés, cela en plus d’offrir une vision peu honorable à l’endroit des pouvoirs publics sachant que le préau de la mosquée où il s’est réfugié est situé en bordure de la RN15 M’Chedallah-Béjaïa, bien exposé aux regards de milliers de routiers et voyageurs, dont des étrangers qui transitent quotidiennement par cet axe routier. Des citoyens affirment qu’en plus de son pénible et choquant cas qui les accueille, chaque matin, des chats et des chiens commencent à roder autour de lui, attirés par les restes de nourritures, ce qui l’expose lui et les fidèles de ce lieu de culte à un danger éminent, notamment ceux qui s’y rendent tôt le matin pour la prière du fedjr.
Oulaid Soualah
