Les travailleurs de l’Algérienne des eaux (ADE) unité de Tizi-Ouzou marquent, aujourd’hui, leur dixième jour de grève illimitée. Au moment où la direction a réagi par un dépôt de plainte. Depuis dix jours, en effet, les travailleurs de l’ADE refusent de rejoindre leurs postes de travail. Le mouvement de grève illimitée, décrété par le conseil syndical local affilié à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), se poursuit, et des sit-in sont quotidiennement observés devant l’unité à Tizi-Ouzou. Les travailleurs viennent de partout, puisque mêmes les unités au niveau des communes sont fermées. Malgré leur détermination, les grévistes n’ont, par ailleurs, reçu aucune réponse de la part des responsables qui se sont contentés de porter l’affaire en justice. En effet, et d’après un membre du conseil syndical, «la direction général n’a pas trouvé mieux à faire que de déposer plainte contre quatre membres du conseil syndical accusé d’avoir initié une grève illégale». «Le tribunal de Tizi-Ouzou a, d’ailleurs, statué dimanche, sur «l’incompétence» de l’affaire», ajoute Boualem Sarni, qui souligne qu’à l’occasion du procès, le sit-in a été délocalisé devant le tribunal afin de soutenir les «accusés», mais aussi «en signe de protestation contre ce genre de pratiques de la part de la direction». Ceci, au moment où «le directeur de la zone observe la même politique de silence», ajoute le même interlocuteur. Par ailleurs, dans une autre déclaration de la section syndicale, les travailleurs interpellent le secrétaire général de l’UGTA. Dans le document transmis à la rédaction, la section syndicale souligne, en effet, qu’ «en dernier recours, nous sollicitons l’intervention du directeur général de l’UGTA auprès du ministre des Ressources en eaux pour parvenir à trouver une solution à même de redonner la dignité perdue à ces travailleurs et de permettre ainsi de reprendre l’activité de ce service public vital pour le citoyen». Dans le même document, on rappelle que la grève à l’ADE se poursuit «malgré l’engagement pris par la direction générale en signant un procès verbal récapitulant toutes réunions organisées dans le cadre de la conciliation». La section qui condamne le recours à la justice pour grève illégale, invite la direction à plutôt «prendre des décisions à l’endroit de ceux qui sont responsables du pourrissement prémédité», affirmant au préalable que, «le conseil syndical considère que la débâcle de la gestion des ressources humaines au sein de l’entreprise, ayant causé un préjudice à plus de 700 travailleurs, relève d’une non gestion». Toutefois, toujours dans la déclaration, on estime que «malgré le choix de l’intimidation préféré par la direction générale à l’application du procès verbal de conciliation du 31 janvier 2016, la justice tenant compte du dossier présenté a donné raison aux travailleurs». Toute en déplorant ces attitudes jugées «basses» de l’administration, les travailleurs de l’unité de Tizi-Ouzou «dénoncent ce revirement malheureux qui a remis en cause tout le travail fait dans la concertation et le dialogue qui consiste à remettre à niveau la situation que vie l’unité de Tizi-Ouzou», expliquant que sa particularité qui est «cette gestion catastrophique, opaque, incompétente et de bas niveau, a causé un préjudice énorme et complexe aux travailleurs».
Tassadit. Ch.
