88 cas de violence contre les femmes enregistrés

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La sûreté de wilaya a enregistré, à Tizi-Ouzou, quatre-vingt-huit (88) femmes victimes de violences diverses durant les neuf premiers mois de l’année 2015.

Un chiffre important certes, mais qui demeure loin de refléter la réalité du terrain, du moment que ce genre d’affaires subit la loi des tabous. Il est vain de célébrer la journée mondiale de la femme sans parler des conditions sociales dans lesquelles elle évolue. Des conditions souvent difficiles dans une société qui a du mal à accepter et respecter la place qu’elle arrachée grâce à de nombreux sacrifices. De cette situation naissent de nombreux fléaux qui pénalisent la femme. La violence contre cette frange de la société n’est pas rare et devient même un phénomène de plus en plus répandu. De la violence conjugale, à la violence en milieux familial et à celle du milieu du travail et dans la rue, ces agressions psychologiques et même physiques sont devenues le quotidien d’un grand nombre de femmes. Elles subissent menaces, insultes, coups, harcèlement et violence sexuelle et différents autres mauvais traitements, et nombreuses sont celles qui préfèrent garder le silence. Parce qu’il s’agit là d’un sujet tabou et les victimes ont surtout peur des répercussions que pourrait avoir sur leurs vies un éventuel dépôt de plainte. D’ailleurs, les affaires traitées par les services de sécurités ne reflètent guère la vraie réalité et l’ampleur de ces agressions. Pour exemple, la sûreté de wilaya de Tizi-Ouzou s’est penchée sur quatre-vingt-huit (88) affaires, de janvier à novembre 2015. Et selon les chiffres communiqués par la commissaire Djamila Temmar, chargée de la cellule de communication au niveau de la sûreté de wilaya, les formes de violences subies par les femmes sont multiples. Les énumérant, notre interlocutrice soulignera le fait que ces chiffres «ne reflètent pas la réalité du nombre des agressions qu’on sait plus important». Elle explique la situation par les tabous qui entourent encore ce genre de sujets. Pour les neuf premiers mois de l’année dernière, on parle ainsi de cinquante-cinq (55) affaires de coups et blessures volontaires, une des formes d’atteintes aux femmes les plus répandues. L’on souligne que seules deux (02) personnes ont déposé plainte pour harcèlement sexuel et deux (02) autres pour violences sexuelles. Il existe aussi une autre forme de violences que les femmes subissent au quotidien. Les insultes et les menaces en l’occurrence qui sont monnaie courante notamment dans les lieux publics. Les affaires traitées par la sûreté de wilaya sont au nombre de vingt (20). Par ailleurs, et toujours d’après la chargée de la cellule de communication au niveau de la sûreté de wilaya, les membres de la famille sont les premiers auteurs des violences. On retrouve, en effet, les époux en premier lieu (31 cas), suivis des frères (12 cas), des fils et d’autres membres de la famille (05 cas chacun), puis viennent les pères (02 cas). Par ailleurs, quarante-huit (48) affaires ont vu l’implication de personnes étrangères et deux (02) autres impliquent les fiancés, d’après toujours la même source. La commissaire de police Djamila Temmar déplore par ailleurs le peu de dénonciation de ce genre d’agressions dont sont victimes les femmes. Puisqu’avec cette politique du silence, les bourreaux restent impunis et n’hésitent en aucun cas à repasser une nouvelle fois à l’acte. D’autant plus que sans dépôt de plainte et sans recours aux services concernés, on ne peut agir pour arrêter les coupables, ni enclencher n’importe quelle procédure judiciaire contre eux.

T. Ch.

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