Une commission ministérielle à pied d’œuvre

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Un historique récent de deux ans lève le voile sur une situation pédagogique critique au sein de l’université de Tizi-Ouzou. En effet, durant l’année universitaire 2014/2015, les études au sein de cette université ont été pendant trois mois, perturbées par la grève de la coordination locale des enseignants du supérieur (CNESTO). Chose qui a causé moult perturbations pour la scolarité des étudiants : Des examens n’ont pas eu lieu à leur temps, des soutenances ont été reportées… Les enseignants du CNESTO revendiquaient, par ailleurs, la considération des enseignants de l’université de Tizi-Ouzou, leur permettre des logements afin qu’ils puissent accomplir leur mission dans de meilleurs conditions. Ils insistaient surtout sur l’ouverture des portes du dialogue entre eux, les étudiants et les responsables de la fac. Au cours de la même année 2014/2015, beaucoup de départements, sinon de facultés, ont observé des grèves qui ont duré des semaines. Les étudiants du département des sciences politiques et relations internationales ont dû valider leur année universitaire dans un laps du temps de trois mois, de septembre à décembre 2015. La raison est que les étudiants étaient en grève durant toute l’année. Aujourd’hui, avec la nouvelle année 2015/2016, l’université de Tizi-Ouzou semble hériter tous les problèmes de l’année passée et plus. L’université de Mouloud Mammeri, en effet, vient d’enregistrer une année universitaire record en termes de grèves mouvementés parfois par la CLE (coordination local des étudiants), lorsque les revendications sont communes pour tous les étudiants, parfois des départements ou facultés en dehors de la CLE. Même le CNES, qui est resté sur ses revendications de l’année passée, avait organisé quelques journées de protestation. La situation critique de la pédagogie à Tizi-Ouzou est toujours d’actualité puisque des facultés et des départements entiers sont en grève depuis des mois et leurs revendications ne sont pas encore satisfaites. «Je suis étudiant au département tronc-commun des sciences techniques. Après avoir gelé les examens pendant un mois, nous venons maintenant de reprendre les cours et TD, et les examens je pense qu’on va les passer tous en mois de septembre. Cela est-il pédagogique ?» s’interroge un étudiant. De leur côté les étudiants de la faculté des sciences économique, de gestion et des sciences commerciales sont en grève depuis plus d’un mois. «Nous demandons l’ouverture des portes du dialogue», nous dira un étudiant de la dite faculté. Et d’ajouter : «Nous n’allons pas reprendre les études avant le départ de notre doyenne, car elle ne considère ni les étudiants ni les comités autonomes non plus». En somme, la revendication commune à la communauté universitaire est l’ouverture des portes du dialogue car, dira un membre du CNESTO : «L’absence du dialogue est à l’origine de la crise et son établissement sera certainement à l’origine de la solution. Nous demandons à ce que tout soit discuté dans la transparence en présence de toutes les parties prenantes de l’université». Afin de remédier à la situation, une commission ministérielle était, jeudi passé à l’université de Tizi-Ouzou où elle a écouté les responsables de la fac d’abord et les membres du CNES du SNAPAP de la CLE ensuite. «Nous avons exposé nos revendications. La commission va rendre compte au ministère et nous attendons la solution maintenant», nous dira M. Ould Ouali, coordinateur local du CNES. Ces membres du CNES finissent par s’interroger : «Si l’idée du dialogue est bien reçue au sommet, pourquoi on la refuse à la base ?»

Noureddine Tidjedam

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