Les établissements hôteliers et touristiques ont jusqu’au mois de novembre prochain pour se mettre à niveau. Le moratoire d’une année qui leur a été accordé expirera, selon Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, intervenu hier sur les ondes de la Chaîne III, dans dix mois échéance fixée pour le lancement de l’opération de classification. Une démarche qui s’impose vu l’état peu reluisant dans lequel se trouvent nos hôtels actuellement. D’après le ministre, 80 à 85 % de ces derniers ne répondent pas aux normes internationales. Sur le total des lits répartis sur tous le territoire national seulement 15 000 sont conformes. Ce constat peu satisfaisant établi par le premier responsable du secteur renseigne sur le retard considérable qu’a accusé notre pays dans ce domaine. Le ministre ne se réjouit pas trop, en effet, de la situation mais souligne toutefois qu’un plan d’action de redressement est mis en place. Rattraper le retard accusé notamment en matière d’infrastructures et de formation d’agents touristiques qualifiés, deux aspects qui font clairement défaut, selon l’orateur,et qui constituent une des préoccupations primordiales de son département. Mais faudrait-il d’abord que les propriétaires des hôtels s’impliquent davantage en adoptant la nouvelle stratégie mise en place par le gouvernement, dont les fruits seront palpables d’ici à 2015, d’après toujours Noureddine Moussa. Ce dernier fait savoir que son département s’attarde sur quatre axes qui s’articulent autour de l’aménagement du territoire, le respect et la préservation de l’environnement, la création de l’emploi et la richesse à même de fixer la population et de drainer plus de touristes en Algérie. Selon l’hôte de l’émission « Question de l’heure », le nombre de touristes monte crescendo. Si on se référe aux chiffres de l’Organisation nationale du tourisme, rapportés par le ministre, l’Algérie a accueilli pas moins de 1 300 000 touristes du début de l’année 2005 au mois de septembre. Il est attendu que leur nombre atteigne les 1 500 000 à la fin de l’année, souligne Noureddine Moussa, qui, à l’occasion, a rappelé que lors de l’exercice 2004, il a été enregistré 1 238 000 touristes, soit une croissance de 10% par rapport à 2003. Ce résultat qui, pour le moins que l’on puisse dire est loin d’être négligeable, prend en compte, d’après le ministre, qui s’est voulu plus explicite, toute personne ayant franchi le territoire national, soit pour affaire, ou pour un séjour touristique et même pour d’autres raisons. Sur le chapitre relatif à la promotion touristique, le premier responsable du secteur a souligné que des projets ont été arrêtés pour les court, moyen et long termes. A court terme, il est prévu la réorganisation de l’ONT de façon à la rendre plus « efficace et professionnelle », la mise en place d’un canevas de participation aux foires du tourisme internationales, l’implication des opérateurs et enfin la réhabilitation des fêtes traditionnelles locales. A ce sujet, l’orateur a indiqué que l’Algérie participera cette année aux foires qui seront organisées à Milan, Paris, Dubaï et Berlin. A long terme, il est inscrit de mettre en place des représentants du département du tourisme dans toutes les wilayas. Evoquant l’aspect investissement, l’orateur a déclaré que le secteur est ouvert aux privés. A ce titre, il fait savoir que 700 demandes émanant d’investisseurs nationaux ont été déposées au niveau de son département. Les étrangers ne sont pas en reste, car eux aussi s’intéressent à ce créneau porteur de richesses, souligne Moussa sans pour autant donner plus de détails sur leur origine. Il s’est contenté de citer l’exemple d’une entreprise saoudienne qui a d’ores et déjà commencé son projet de réalisation de deux villages touristiques à Zeralda et à Zemmouri. Une commission composée de chercheurs, d’universitaires et d’experts a été mise en place la semaine dernière, informe le ministre, pour le traitement des dossiers d’investissement. « Notre objectif est de développer l’industrie touristique dans tous ses aspects, nous avons plus de 142 zones d’extension à préserver ». Le ministre, pour finir, a plaidé pour le développent du tourisme de « bien-être » en mettant le paquet pour la revalorisation des 200 sources thermales que recèle notre pays.
Wasssila Ould Hamouda
