En dépit d’une pluie battante, avant-hier, des dizaines de personnes n’ont pas manqué le rendez-vous qui leur a été donné par le comité de leur village avec le médecin et les biologistes mobilisés pour tenir cette journée de dépistage des maladies chroniques (hypertension artérielle et diabète) et surtout le cancer du sein. «Comme nous sommes dans une zone rurale, nous n’avons pas seulement sensibilisé les habitants de notre village, particulièrement les femmes au sujet de ces pathologies, mais, nous avons pensé aussi à leur donner cette occasion pour se faire dépister», nous répondra un membre du comité de village en la personne de M. Mohamed Guemmar. Celui-ci ajoutera que le siège du comité n’a pas désempli durant pratiquement toute la journée. C’est aux environs de quatorze heures que les praticiens appelés pour cette opération, ont quitté les lieux parce qu’ils ont été assaillis par un grand nombre de personnes et parce qu’ils devaient aussi rallier la ville de Tizi-Ouzou d’où ils sont venus. «C’est une action très réussie. Nous n’avons pas pensé qu’il y aurait autant de monde. Vraiment, nous avons relevé ce défi alors que nous étions au départ un peu sceptiques», ajoutera la même personne. Au terme de ce dépistage, les personnes soupçonnées atteintes de ces pathologies ont eu droit à des cartes afin de se faire suivre dans les structures sanitaires pour déterminer si vraiment elles ont été dépistées positives. «Je n’ai jamais fait aucun test durant toute ma vie. Cette fois-ci, j’ai osé parce que j’entends ici et là qu’à partir de quarante-cinq ans, voire moins, ces analyses sont très importantes afin de diagnostiquer précocement ce genre de pathologies», nous dira une quinquagénaire toute contente d’apprendre qu’elle ne souffrait d’aucune de ces maladies. Par ailleurs, le comité a décidé d’organiser une autre fois ce genre de dépistage d’autant plus que, maintenant, ses membres ont compris que les habitants de leur village s’en sont intéressés. «Peut être, si la pluie n’avait pas bloqué de nombreuses personnes chez elles, on n’arriverait pas à satisfaire tout le monde. C’est un bon signe que notre population soit sensibilisée par rapport à ces maladies qui tuent en silence», conclura notre interlocuteur.
Amar Ouramdane