Tizi-Hibel se souvient

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Un hommage grandiose a été rendu à Mouloud Feraoun, ce 15 mars, par la dynamique association et la fondation qui portent son nom, au village Tizi Hibel, village natal de cet illustre écrivain.

Beaucoup de monde tenait à assister à la commémoration du 54ème anniversaire de son assassinat par l’OAS avec cinq de ces collègues, un certain 15 mars 1962, quatre jours seulement avant le cessez-le-feu. Il y avait des représentants du ministère de la Culture, ceux du ministère des Moudjahidines, de la wilaya de Tizi-Ouzou, de la direction de la culture ainsi que des élus locaux et bien d’autres anonymes qui ont voulu prendre part à cet hommage. Au programme de cette journée, une exposition de livres et de manuscrits retraçant la biographie de l’auteur de «La terre et le sang» était étalée au niveau du magnifique local de l’association culturelle Mouloud Feraoun. Les visiteurs ont été agréablement surpris, aussi, par des chefs-d’œuvre du talentueux Madjid, un sculpteur sur bois qui les a émerveillés par son travail artisanal. Après une petite collation, des gerbes de fleurs ont été déposées sur les tombes de M. Feraoun et des 18 martyrs inconnus. «C’est pour la première fois qu’on intègre, dans notre programme, la commémoration de ces 18 martyrs inconnus. Une très bonne chose. D’ailleurs, on vient de découvrir quelques noms de ces moudjahidines, et ce grâce à des vieilles qui ont assisté à leur enterrement et qui ont tenu à témoigner aujourd’hui», nous dira Mokrane Nessah, président de l’association organisatrice. «Nous avons connu M. Feraoun par l’intermédiaire de ces écrits, mais venir aujourd’hui lui rendre hommage dans son village, c’est autre chose», dira Karim, un jeune venu assister à l’hommage. Un témoignage inédit nous a été relaté par un ancien élève qui se trouvait en classe à l’école du village, le lendemain de l’assassinat de Feraoun. «Nous étions dans une classe hétérogène. Il y avait plusieurs niveaux. Donc, M. Gérard, notre instituteur, nous donnait différents exercices. Il proposait un exercice de géographie pour le niveau inférieur, et pour nous c’était une dictée. Je me souviens très bien du titre, c’était ‘La neige’. À la fin de la dictée, et tout en prononçant le nom de l’auteur qui est Mouloud Feraoun, il a attendu une réaction de notre part. Mais, malheureusement, nous ne connaissions pas Mouloud Feraoun à cette époque-là. Et c’est lui qui nous a divulgué la triste nouvelle. Cette dictée était un hommage de sa part», dira-t-il. Par ailleurs et selon leurs témoignages, les membres de la famille Aït Chabane étaient très satisfaits de cette journée. «C’est grandiose, nous sommes satisfaits de cette journée émouvante. J’ai beaucoup apprécié la présence de tout ce monde et surtout les anonymes», nous dira la fille de Feraoun. De son côté son fils Ali dira : «C’est toujours avec un grand intérêt qu’on commémore cet anniversaire. Chaque génération apporte quelque chose de nouveau et de différent».

Hocine M.

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