« Contrairement à la Libye, en Algérie il faut plutôt faire de la politique zenga zenga pour pouvoir parvenir à un changement pacifique » dira Karim Tabou, premier secrétaire du FFS lors du meeting qu’il a animé hier -matin, à la salle de cinéma de Kherrata, devant une assistance record, à l’occasion de la commémoration des événements du 8 mai 45
Comme à chaque année, le premier secrétaire du plus vieux parti d’opposition a tenu à marquer sa présence à Kherrata en cette date historique.
Il était accompagné du président de l’Assemblée populaire de wilaya, Hamid Ferhat et d’une invitée de marque, Chahineze Kabouya, une jeune » beur » élue sur la liste du parti socialiste au poste de maire adjointe de la localité de Vénissieux dans la région lyonnaise.
Durant son intervention, l’orateur déclarera que beaucoup de partis doivent assumer un discours de vérité et de valeur et faire des actes de courage politique pour mériter la confiance du peuple, à l’exemple de ceux qui demandent la dissolution du parlement alors que leurs députés y siègent toujours. Pour le premier secrétaire de la formation chère à Ait Ahmed, ce n’est que lorsque le peuple sera véritablement civilisé qu’il parviendra à imposer un changement car le pouvoir fait dans la politique de l’usure pour que le temps soit un facteur défavorable à la population. Il citera les décisions de réformes prévues qu’il considère d’ores et déjà comme » des réformettes » en disant qu’on ne peut maquiller un cadavre. Selon toujours ce dernier, le pouvoir algérien veut faire du pays un grand restaurant avec un chef du gouvernement comme cuisinier, des ministres comme serveurs, des députés comme plongeurs et des citoyens comme clients mais les citoyens refusent d’être perçus comme tels car ils veulent vivre dans la dignité comme les autres peuples de la planète, rajoutera-t-il. En évoquant la commission chargée du suivi des réformes qu’il assimile aux autres commissions chargées de la fuite des sujets du BAC, de l’enquête sur l’assassinat de feu Mohamed Boudiaf et de l’enquête sur la fraude électorale, Tabou dira qu’il y a une incompréhension du changement voulu car chacun le veut à sa manière. De son côté le président de l’APW avait appelé à une mobilisation générale pour un véritable changement radical et pacifique sans omettre de critiquer l’appel, la veille, du patron du FLN à partir de Kherrata pour exiger de la France des excuses au peuple algérien alors que pour Hamid Ferhat, il appartient présentement au pouvoir algérien de demander des excuses aux Algériens pour la misère imposée et la mort de près d’un quart de million d’algériens depuis une décennie avant de les exiger de la France. Avant la tenue de ce meeting, la délégation du FFS accompagnée d’une foule importante avait déposé une gerbe de fleurs à la stèle Hainouz et une autre au cimetière des martyrs de la localité.
A. Gana