Des dizaines de gardes communaux de la coordination nationale de la garde communale (aile Hakim Chouaib), ont tenu, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya pour réitérer encore une fois leur appel à la prise en charge concrète de leurs revendications. Selon Abdelkader Dif, secrétaire de la coordination et l’un des éléments les plus en vue de ce corps de sécurité après cinq ans de lutte et plusieurs rounds de négociations avec le ministère de l’Intérieur, les gardes communaux attendent toujours la concrétisation des engagements pris par les pouvoirs publics par le passé. «Trois ministres se sont succédés à la tête du département de l’intérieur et chacun d’eux a eu à se pencher sur le dossier de la garde communale, mais sans grand résultat au final», fait savoir notre interlocuteur. Pour ce dernier, il faut trancher une bonne fois pour toute sur ce dossier de la garde communale, lequel a trainé en longueur. Car, selon lui, en laissant ce dossier en veilleuse, on ouvre la voie au désordre et à toute sorte de manipulation, de dissension et de tiraillements au sein du corps de la garde communale. C’est pour cela que M. Dif presse le Premier ministre et son ministre de l’Intérieur d’accélérer le processus de mise en œuvre des engagements de l’État quant à la prise en charge des principales revendications des gardes communaux. Et ceci, dit-il, conformément aux accords passés entre les pouvoirs publics et les représentants de ce corps depuis 2011. En parlant des représentants, M. Dif estime que les membres de la coordination sont les seuls interlocuteurs valables des pouvoirs publics et uniques représentants légitimes des gardes communaux. Revenant sur le dernier round de négociations avec l’actuel ministre Bedoui, le secrétaire de la coordination a reconnu que ce dernier a répondu favorablement à certaines préoccupations, mais bon nombre de revendications attendent toujours une prise en charge. À propos de ces revendications qui restent toujours sans solution, M. Dif cite celle qui a trait à la retraite. Au sujet de celle-ci, il dira qu’elle est insignifiante et plaide pour son alignement avec celle perçue par les sous-officiers de l’armée à la retraire. «Avec une retraite de 24.000 da par mois, le garde communal se retrouve obligé d’aller chercher du travail dans les chantiers. On trouve cette situation inacceptable et indigne», explique notre interlocuteur. Ce dernier évoque aussi le droit au logement, une autre revendication phare qui attend une prise en charge. M. Dif parle, par ailleurs, du dossier des blessés et des malades chroniques. Pour lui, cette frange mérite plus d’attention et de reconnaissance. L’accès aux soins et au remboursement posent aussi problème, selon lui. «Le taux de remboursement des soins médicaux est fixé à seulement 80% et nous exigeons à ce qu’il soit relever à 100% comme si le cas pour les autres catégories de la société», confie-t-il. Notre interlocuteur reviendra aussi sur la promesse faite aux gardes communaux par le Premier ministre, garantissant l’accès aux projets CNAC. Pour lui, il n’en est rien. Pour résumer, notre interlocuteur affirme que de bon nombre de revendications et de promesses faites ne se sont pas concrétisées. Sur un tout autre chapitre, M. Dif regrette le fait que le combat pour les droits des gardes communaux ait fait l’objet de guerre de leadership et soit instrumentalisé par certains. Une allusion faite aux représentants d’autre aile rivale, celle d’Aliouat en l’occurrence. Pour lui, ces derniers ne sont pas crédibles et ne cherchent que leur intérêt personnel, au détriment du sacrifice de milliers de leurs camarades et de la souffrance d’enfants et de veuves. Pour conclure, le représentant de la coordination nationale des gardes communaux en appelle à l’intervention du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur en vue de la satisfaction de l’ensemble des revendications exposées par les éléments de ce corps et clore définitivement ce dossier. Pour rappel, le sit-in d’hier est le dixième du genre à être organisé par la coordination dans la wilaya de Bouira. Il est utile de préciser que la coordination, par la voix de son secrétaire, n’a pas écarté le recours à des actions de protestation en cette année 2016.
D. M.
