Tous les usagers qui empruntent la RN 68 auraient remarqué ces derniers jours, que sur tout le long du trajet allant de la sortie Est de la ville jusqu’à El Mers, soit toute la zone du barrage, tous les troncs des vieux frênes qui jalonnent cette importante voie de communication portent de nouvelles inscriptions écrites avec de la peinture rouge. En effet, on pouvait lire, (sur ces gros troncs), «NON VIN ISI», «PAS VIN ISI» ou «NON VIN», alors qu’au dessus, des petites pancartes en contreplaqué sur lesquelles sont portées les mêmes recommandations, sont clouées. Ainsi, pour connaître les auteurs de ces inscriptions,- alors que nous n’avions été saisi par aucune association ou comité d’un quelconque village au sujet de cette action-, nous avons dû interroger les fellahs des exploitations agricoles collectives (EAC) qui ont la concession de toutes ces terres. Ces derniers nous ont, alors, déclaré que ce sont eux qui ont écrit ces pancartes, et ce, pour empêcher des individus sans scrupules de salir les lieux en jetant des bouteilles de vin, des canettes et des packs de bière, etc. «Ici, nous sommes chez nous. Ces individus ne jettent pas leurs saletés dans un fossé ou dans un ravin mais sur une parcelle cultivée à longueur d’année, soit avec des oignons, des choux fleurs, des pommes de terre,… d’ailleurs, comme vous pouvez le constater, de Tizi-Gheniff jusqu’au barrage fixe des forces combinées, soit sur quatre kilomètres, il n’y a aucun centimètres carré qui ne soit recouvert de céréales ou de plantes fourragères, donc, est-ce ça un dépotoir ? Ces gens nous agressent chez nous. Ils n’ont aucun civisme et ils sont inconscients. Et pourtant, ils n’ont qu’à se mettre à notre place pour comprendre que leur comportement est inacceptable. Voilà pourquoi nous avons pris cette décision de placarder des pancartes leur interdisant de jeter leurs déchets dans ces terres nourricières», nous déclare un fellah qui ne comprend pas comment des gens peuvent avoir un comportement pareil.
Essaid Mouas