«11 ans barakat !»

Partager

Les souscripteurs au programme des 204 LSP de Mekla, qui ne savent plus à quel sain se vouer, après que toutes les portent leurs soient fermées au visage, ont procédé, hier, à la fermeture du siège de la daïra.

En effet, l’action se voulait une énième interpellation des autorités publiques sur le sort de ce chantier bloqué depuis une dizaine d’années. Et il semblerait qu’ils n’aient plus que la voix de la protestation pour tenter de se faire entendre et réclamer leur droit. Tôt dans la matinée d’hier, des dizaines d’entre eux, hommes et femmes, s’étaient, en effet, rassemblés devant le siège de la daïra qu’ils ont fermé. Ceci pour dénoncer le blocage du chantier de réalisation des logements depuis plus de dix ans, mais aussi afin de tenter d’interpeler les autorités de la wilaya et demander audience auprès du wali, puisque le collectif des souscripteurs au dit programme n’a pas réussi à le voir malgré ses innombrables tentatives.

Et l’action d’hier se voulait d’ailleurs une réponse à la promesse du chef de la daïra de Mekla qui a promis de les aider dans cette quête d’audience. Les représentants des souscripteurs s’étant réunis en février dernier avec le chef de daïra, ont posé un ultimatum d’un mois pour pouvoir discuter avec le wali, avant de passer aux actions de rue. C’est ce que nous a expliqué hier, un des souscripteurs rencontrés devant le siège de la daïra. Il rappelle, d’ailleurs, que lors de la visite que le wali, Brahim Merad, avait effectuée en novembre dernier dans la région, une lettre demande d’audience lui a été adressée par le collectif. «Mais à ce jours, aucune réponse ne nous a été donnée», soutient-il.

Le représentant du collectif affirme, pour sa part, ne pas comprendre pourquoi les portes de la wilaya leurs sont fermées au moment où «nous sommes dans notre droit et nous ne réclamons que nos logements». Il enchainera par souligner les principes du wali prônés à chacune de ses sorties sur «le fait de privilégier le dialogue et refuser les mouvements de protestations dans les rues». Ceci, au moment, «où nos demande d’audience demeurent lettre mortes», ajoute-t-il. Il ne manquera également pas d’interpeler le premier magistrat de la wilaya en affirmant que «si les portes de la wilaya sont fermées, celles des 204 logements sont, elles ouvertes, et nous vous demandons de vous tourner vers ces citoyens qui ne font que réclamer leur droit et le sort de leurs logements». Hier, l’entrée principale du siège de la daïra est restée bloquée pendant une bonne partie de la journée.

Et les tentatives d’apaisement et de dissuasion des représentants de la sûreté de daïra n’ont abouti à rien, puisque les manifestants sont restés déterminés à mener à bout leur action. Ils ont, d’ailleurs, bloqué l’accès au siège avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «11 ans barakat», «nous voulons nos logements», ou encore «Halte au laxisme et au mépris de l’administration». Ces derniers qui ont multiplié les sit-in et rassemblements devant le siège de la daïra de Mekla et celui de la wilaya, avaient, dans un premier temps, une lueur d’espoir quand les membres de la commission ministérielle-venus d’Alger- s’était réunis les représentants des souscripteurs et le chef de cabinet de l’ancien wali de la wilaya, le 17 décembre 2014.

D’ailleurs, c’est lors de cette réunion que la défaillance du promoteur, Sarl-Primota, a été avancée, pour la première fois, par les autorités. Ceci, après une deuxième mise en demeure que la direction du logement de la wilaya lui a adressée et on envisageait déjà de choisir un promoteur public pour achever les travaux. Le membre du collectif des souscripteurs qui était revenu, hier, sur l’historique de l’affaire, soutient que la procédure judiciaire entamée à l’encontre de ce dernier n’a abouti à rien, puisque la justice a rejeté le dossier «pour vice de procédure».

Le même souscripteur qui exhibe une liste noire des promoteurs classés par le ministère de l’Habitat et publiée dans un quotidien national, se demande, par ailleurs, pourquoi «ce même promoteur ayant abandonné le chantier des 204 logements à moins de 30% du taux d’avancement depuis maintenant 11 ans, continue de bénéficier de projets», puisque, note-t-il, c’est aussi ce même promoteur qui est en charge de la réalisation du nouveau siège de la daïra de Mekla. Une situation surprenante qui n’a, d’ailleurs, pas manqué d’interpeler le wali lors de son déplacement dans la région. Les souscripteurs ne veulent rien savoir d’autre que le sort de leur logements.

Tassadit. Ch.

Partager