Selon l’exécutif communal de l’APC d’Illiltène, «La commune n’a pas bénéficié de la moindre aide à l’habitat ni dans le cadre du programme de l’aide à l’habitat rural ni dans celui destiné au logement social, et ce, depuis 2013. Or, depuis cette date, la demande est de plus en plus croissante, d’ailleurs, plus de 400 dossiers de demandeurs sont en attente dans le service social de la commune».
Pour Belkadi Malek, vice-président de cette municipalité «la raison invoquée à cette disqualification par les responsables de la DLEP, s’explique par le retard constaté chez les bénéficiaires dans les taux d’avancement des réalisations des constructions déjà attribuées dans le cadre des programmes précédents». Cependant, estimera-t-il, «cette explication donnée par ces responsables (ceux de la DLEP) ne justifie aucunement ce blocage, étant donné que ce sont ces pauvres gens qui sont pénalisés par ces retards, alors qu’il revient de droit à chaque Algérien d’en bénéficier de cette aide. En plus de ceci, c’est nous qui sommes, tout le temps, harcelés par les demandeurs. Et d’ajouter, «les bénéficiaires de cette aide dérisoire, dont l’enveloppe financière n’excède pas les 700 000, 00 DA, sont en général des personnes nécessiteuses aux revenus modestes ou bien n’ayant pas de rente du tout. Elles vivent aux crochets de leurs parents, faute de création d’emplois dans cette région déshéritée, au relief montagneux et rocheux. En plus de cela, rien que pour la préparation de la plate-forme à bâtir, il faut la location d’engins de terrassements pour la réalisation de pas moins de 03 murs de soutènements, et à cela s’ajoute le coût des matériaux de construction qui enregistrent une augmentation à vous donner le tournis». Pour illustrer ses dires, notre interlocuteur nous cite le prix de certains matériaux de construction, «le ciment de la marque «chamel» est passé de 950, 00 à 1600,00 DA, le rond à béton de 14 est passé de 5 400 ,00 à 9 000, 00 DA et le prix de revient du transport d’un camion de sable de 7m3 se négocie à pas moins de 25 000, 00 DA». Par ailleurs, nous avons relevé chez un vendeur de matériaux de constructions, les prix des marchandises, comme la brique 08 trous à 23 DA, le rond à béton de : 08= 6 800, 00 DA et le 06 = 8 000 DA, etc. Par ailleurs, nous avons pu constater que, depuis quelques années, les gens qui ont les moyens fuient la Kabylie montagneuse pour investir et construire leurs bâtisses, ailleurs, à moindre coût, notamment, dans les plaines où l’investissement rapporte, au lieu de gaspiller leur argent dans cette réserve qui n’assure ni pain ni ménagement de la peur. Une région paradisiaque, jadis convoitée par les touristes étrangers et nationaux, qui faisait l’orgueil de chaque kabyle, et qui est aujourd’hui désertée même par les oiseaux à cause de la pollution. Suite à ce constat, nous pensons qu’afin de maintenir les populations de ces contrées en place, l’état doit revoir les enveloppes, d’aides accordées aux résidents en matière d’habitat, à la hausse, mais également pourquoi ne pas instaurer un plan Marshal, en subventionnant les prix de l’électricité et du gaz, de transport et autres ressources, telles l’eau comme ce fut le cas au Sud, car les montagnards subissent les souffrances des aléas climatiques autant que les habitants de ces régions si ce n’est plus, et ce, en hiver comme en été .
A. M.