Les enseignants contractuels campent sur leur position

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Les enseignants contractuels et vacataires résistent encore, en dépit des conditions climatiques défavorables et de la fatigue qui se lit sur leurs visages.

La détermination se lit également sur les visages défaits des enseignants contractuels qui sont à leur troisième journée de grève de la faim. Hier encore, ces manifestants ont passé leur deuxième nuit dehors, sous une pluie diluvienne et dans le froid glacial de ce mois d’avril. Bien que le beau temps n’était pas au rendez-vous, les enseignants contractuels et vacataires campent toujours sur leur position. Ils restent accrocher à leur seule et unique revendication, qui est l’intégration sans concours dans leurs post de travail. Ils ne lâchent pas prise. «Çà sera l’intégration sans concours ou la mort», lancent les manifestants. Pour sa part, le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour, qui a participé à la marche de la dignité était toujours sur place pour orienter ses collègues. «Les enseignants se sont servis de bâches pour se couvrir de la pluie», nous a signifié notre interlocuteur. « Seule une réponse favorable à leur revendication, incitera les manifestant à renoncer à leur mouvement de protestation », a fait savoir notre interlocuteur. À noter que des syndicats autonomes du secteur, à l’image du Cla, Cnapest, Snapest, Snte, Snapap et l’Unpef, des partis politiques et des représentants de la société civile expriment leur soutien aux enseignants contractuels et vacataires.

La tutelle reste inflexible

Le ministère de l’Éducation nationale reste inflexible devant la situation lamentable des enseignants contractuels et vacataires, qui exigent leur recrutement direct. En effet, la tutelle est catégorique : «Aucune intégration n’est possible sans passer le concours». Le conseiller du ministère de l’Éducation, M. Chaib Draa Mohamed, le confirme en rappelant dans ce sens l’impossibilité du recrutement direct, mettant, toutefois, en exergue le nombre d’années d’expérience qui leur servira de bonification. «La décision de valorisation de l’expérience professionnelle des enseignants contractuels par bonification des points est un grand acquis», a estimé le conseiller du ministère lors de son passage sur les ondes de la chaîne I de la radio nationale. La même source a indiqué que le département de Mme Nouria Benghebrit a pris l’engagement de garantir d’avantage de crédibilité et de transparence dans le déroulement de ce concours. De son côté le directeur des ressources humaines au niveau de la tutelle, Faycel Fadel, a affirmé que la ministre de l’Éducation nationale ne se rendra pas au lieu du rassemblement des grévistes de la faim pour les convaincre à rejoindre leur poste, puisqu’elle a tenu deux réunions avec les représentants des enseignants contractuels depuis le lancement de leur marche nationale. «La ministre leur a déjà demandé de renoncer à leur marche et de rejoindre leur poste de travail», a-t-il indiqué. Pour sa part, le président de l’union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF), M. Sadek Dziri, a insisté sur le fait qu’il faut trouver des solutions dans les plus brefs délais, étant donné que la fin de l’année scolaire est à nos portes. Celui-ci a fait savoir que les deux parties concernées (enseignants contractuels et la tutelle) restent inflexibles. Les enseignants, pour leurs parts, ne veulent rien d’autre qu’une intégration directe, tandis que la ministre estime que cette dernière est impossible. «Il faut s’assoir autour d’une table de négociation pour pouvoir trouver un terrain d’entente qui mettra fin à cette situation qui risque de conduire le secteur vers le pourrissement», a préconisé l’invité de la radio nationale. En vue de mettre fin à ce conflit, le président de l’Unpef a proposé à ce que 50% des postes budgétaires soient destinés à l’intégration alors que les autres 50% seront réservés pour le concours de recrutement qui aura lieu le 30 avril prochain. Ce syndicaliste a également fait part d’une autre proposition qui est l’annulation du concours et procéder en contre partie à l’étude des dossiers. Des propositions qui n’ont pas été du goût du représentant du ministère de tutelle. Ce syndicaliste a brandi la menace que la situation risque de prendre une autre tournure, au cas où le ministère de l’Éducation procède au licenciement de ces manifestants qui ne demandent que leurs droits. Intervenant lors de ce débat, le président de la fédération nationale des parents d’élèves, M. Khaled Ahmed, a lancé un appel au ministère de l’Éducation et les pouvoirs publics pour trouver une solution aux préoccupations des enseignants contractuels, pour ne pas entraver la scolarisation des élèves. «Notre seul souci actuellement c’est l’intérêt des élèves», a-t-il lancé. Selon lui, les enseignants contractuels et vacataires ont parfaitement raison de ne pas vouloir perdre leurs années d’expérience. Néanmoins, a-t-il dit, «la ministre a répondu sur ce dernier point en leur accordant 6 points de l’expérience professionnelle».

L.O.Challal

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