Les jeunes livrés à eux-mêmes

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Le manque d’infrastructures culturelles et sportives plonge les jeunes dans l’ennui et les expose à divers dangers. D’ailleurs, ces dernières (les infrastructures sportives et culturelles), sont rares, voire même inexistantes, dans toutes les communes de la daïra de Ouaguenoun, dont Ouaguenoune, Timizart, entre autres.

Ce qui livre la jeunesse de la région, disent des villageois, «à la débauche». «N’ayant pas d’endroits où se distraire et s’occuper, comme les aires de jeux, &hellip,; nos jeunes font facilement les parois des différents fléaux sociaux qui ne cessent de s’amplifier dans la région. Maintenant, les connaissances entre les jeunes ne se font plus dans un club sportif ou culturel mais plutôt autour la «Hchicha», de la boisson alcoolisée ou dans des cabarets, car le nombre de bars encore clandestins est beaucoup plus important que les milieux culturels et le nombre de sportifs est insignifiant devant celui des fumeurs», ajoutent les villageois.

Les demandes des jeunes concernant la remédiation à la situation sont généralement vaines. D’ailleurs, des jeunes du village Abizar dans la commune de Timizart, passionnés de football, ont dû procéder à la fermeture de leur mairie, hier, afin d’exiger aux autorités locales de remédier à l’impraticabilité de leur terrain de football fait encore de tuf. «Nous sommes en plein compétition et notre terrain de football est impraticable.

A chaque fois qu’il pleut, il devient une véritable piscine», nous dira l’un des jeunes ayant procédé à la fermeture de la mairie. Les jeunes disent aussi qu’au niveau communal, la région a bénéficié d’un stade au gazon synthétique mais les travaux n’ont pas encore été entamés. Le football dans la commune de Boudjima ne connait pas non plus une situation meilleure. «Nous avons un seul club de football dans toute la commune.

Il s’agit de l’OCA dans le village d’Afir qui fonctionne grâce aux subventions de l’APW et même de la DJS, mais tout l’hommage est à rendre aux amis du club qui font beaucoup de sacrifices pour que le club soit toujours présent», nous dira Madjid, président de l’Olympique Club d’Afir. Et d’ajouter : «nous jouons tous nos match à l’extérieur, car nous n’avons pas de stade. Ce qui fait nous sommes obligés de payer, à chaque fois, l’allocation du stade, mais malheureusement notre club est privé du soutien de ses supporters comme ces derniers sont, de leur côté privés du spectacle. Pis encore, le terrain où nous faisons des entrainements ne répond aucunement aux normes».

Par ailleurs, une salle de sport qui a récemment été ouverte aux jeunes- toujours dans lacommune de Boudjima-, représente, disent des citoyens, «un vrai danger de santé pour les jeunes qui pratiquent du sport à l’intérieur, car le toit est d’amiante». «Et comme le sport», affirme un habitant du village Afir, «la culture est prise pour le parent pauvre».

«Notre association culturelle «Imnar» qui signifie «guide» et qui œuvre depuis 1992, essaye toujours d’activer pour l’intérêt de notre jeunesse, mais hélas, les moyens qu’on nous offre pour ce faire sont très dérisoires», nous dira Yidir, président de l’association Imner.

Et d’enchainer, «malgré cela, notre association a pu lancer des ateliers de dessin, de musique et de théâtre pour les jeunes. Ceci, en plus de la bibliothèque que nous avons mise à la disposition de tous et des cours de soutiens que nous assurons aux élèves de la classe d’examen». «Comme la jeunesse de Timizart et Boudjima, celle de la commune de Ouaguenoune est privée des activités culturelles et sportives. D’ailleurs, je profite de l’occasion pour lancer un appel à toutes les compétences étatiques ou privées de la région pour unir leurs forces afin de sauver notre jeunesse guettée par mille et un fléaux».

Noureddine Tidjedam

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