Les logements socio-locatifs abandonnés

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La pénurie de logements dont souffre la commune d’Aïn El Hammam, depuis maintenant des décennies, risque de durer longtemps encore. Le manque ou plutôt l’inexistence de projets de construction d’immeubles d’habitation à caractère social, par l’état, accentue cette crise dont souffrent, en particulier, les plus démunis.

Le chantier des 47/60 logements socio-locatifs (LSL), en construction à la sortie Est de la ville, au quartier «Sidi Ali Ouyahia», est à l’arrêt, depuis plus de quatre ans. L’entreprise qui devait livrer les bâtiments au mois d’Avril 2014, a quitté les lieux, laissant la carcasse ouverte à tous vents et vouée aux intempéries. Pour le moment, personne ne souffle mot quant au devenir de ces immeubles qui ne tarderont pas à commencer à dépérir. Du chantier grouillant d’ouvriers, à ses débuts, il ne subsiste que des matériaux de construction par ci, des gravats par là qui jonchent le sol où poussent des herbes folles. Il faut savoir qu’en dehors du secteur privé qui offre en location des appartements à des prix exorbitants, il devient impossible de trouver un toit pour abriter sa famille à Michelet. Depuis que la dernière tranche, dite des «soixante quatre logements», a été distribuée, plus aucune habitation du genre n’a vu le jour. Les milliers de familles qui habitent dans des maisons insalubres ou chez des tiers, et qui avaient espéré sortir de la précarité grâce aux formules «logements socio locatifs» doivent maintenant déchanter. Quant aux petites bourses qui seraient tentées d’ériger leur maison sur les propriétés familiales, elles sont rebutées par les coûts excessifs de la main d’œuvre et des matériaux de construction. Même les postulants à l’aide de l’état, dans le cadre de l’habitat rural réfléchissent à deux fois avant de s’engager. Il faut dire que la cagnotte allouée par les pouvoirs publics suffit à peine aux travaux de terrassement d’un talus et aux fondations d’une petite maison. De nombreux bénéficiaires continuent d’attendre de meilleurs jours pour mener à terme leur chantier qui traine, pour certains, depuis dix ans. C’est dire que, même insuffisante, cette tranche de logements sociaux pourrait soulager les plus démunis si elle venait à être terminée. Pour le moment, personne ne souffle mot quant à son devenir. L’état d’abandon de cette construction qui semble oubliée de ses initiateurs accroit la crainte de la voir tomber en ruines, faute de subventions, difficiles à obtenir dans la conjoncture financière actuelle du pays. Et pourtant, ce projet a été inscrit dans l’urgence dans le but de recaser les habitants du centre-ville dont les bâtiments ont été démolis, suite à leur fragilisation par un mouvement de terrain. Les responsables d’alors avaient parlé d’un délai ne devant pas excéder six mois.

A.O.T.

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