92 familles relogées

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Dans le cadre de la poursuite du programme de la résorption de l’habitat précaire, l’exécutif communal d’Ouzellaguen ainsi que le premier magistrat de la daïra s’attèlent tant bien que mal à éradiquer ce paysage hideux qui défigure l’image d’une localité à l’histoire inénarrable.

Ce faisant, une cérémonie de remise de clés à 92 bénéficiaires du programme RHP (résorption de l’habitat précaire) a été organisée, ce mercredi 13 avril, de concert entre les services de l’APC et ceux de la daïra éponyme. Il a été mis fin, ce mercredi matin, au suspens et l’angoisse qui tenaillaient les bénéficiaires des 92 logements sociaux d’Ouzellaguen, qui ont dû patienter plusieurs semaines après l’affichage de la liste des bénéficiaires. En effet, les postulants retenus définitivement ont été invités à récupérer les clés de leurs appartements, sur les lieux mêmes, des mains des premiers responsables de la commune. La cérémonie de remise des clés s’est déroulée au siège de la bibliothèque communale en présence des autorités locales. Présidée par le chef de daïra, M. T. Brachene, la cérémonie s’est déroulée en présence de l’édile communal, M. Mermouri, du directeur de l’OPGI, du président de l’association des sinistrés, du président du bureau des moudjahidines d’Ouzellaguen et des heureux bénéficiaires desdits logements. Cette collation devait se tenir sous la présidence du premier magistrat de la wilaya et du P/APW, mais ces derniers n’ont pas fait le déplacement pour un empêchement de dernière minute. «C’est aujourd’hui que nous pouvons crier notre indépendance. Nous avons souffert le martyre dans ces cités misérables, voire des favélas», dixit un bénéficiaire. Ce projet, lancé en 2008, fait partie d’un programme global de 324 logements destinés à l’éradication des bidonvilles. Ces familles habitaient un baraquement qui date de l’ère coloniale, où les conditions d’existence n’étaient pas favorables. Ce bidonville se trouve au lieu-dit cité Si Nacer, datant de l’ère coloniale, dont des centaines de familles ont croisé le fer des années durant avant qu’une lueur d’espoir ne vienne redessiner le sourire aux femmes et hommes, rongés par le désespoir. Désormais, ces familles peuvent pousser un ouf de soulagement en rejoignant enfin leurs nouveaux appartements. Par ailleurs, le premier lot de 20 logements est implanté au lieu-dit cité Chouhada, situé à quelques jets de pierres du bidonville en question. Quant au deuxième lot composé de 72 logements, celui-ci est venu remplacer les anciennes maisons précaires implantées à la cité Si Nacer. Au demeurant, s’il y a une commune au niveau de la wilaya de Bgayet qui a consenti des efforts sans relâche à dessein d’éradiquer ces habitations précaires, la palme d’or reviendrait à la commune d’Ouzellaguen. Le colonialisme a laissé derrière lui des séquelles indélébiles, dont des centaines de familles ont été contraintes de force d’être recasées dans des cités qui ne portent que le nom. Ce dossier est l’un des plus épineux auxquels ont été confrontés les exécutifs communaux qui se sont succédés à la tête de cette municipalité. Ces dernières années, après un recensement de tous les cas, des programmes conséquents ont été accordés à cette commune. «Cela n’a pas réglé cette situation, mais nous comptons en finir définitivement avec ce dossier dans un proche avenir», nous dira, avec enthousiasme, M. T. Brachene, chef de la daïra d’Ouzellaguen. Et d’ajouter : «Finalement, une lueur d’espoir est permise pour toutes ces familles qui se trouvent dans la promiscuité la plus totale. Pour les familles habitant les cités et les bidonvilles, le premier pas est fait». «Au total, deux projets de 85 logements sont en cours, et un deuxième lot de 80 logements seront lancés incessamment», enchaîne l’édile communal, M. Mermouri. Au demeurant, ladite localité s’est livrée corps et âme pour mener à terme les différents programmes de logements (LPL, RHP, habitat rural). «Nous avons déjà distribué 52 logements en 2009, 180 logements en 2014 et 92 aujourd’hui. En tout, 324 unités ont fait l’objet de distribution, au grand bonheur des bénéficiaires», nous dira le chef de daïra. Les autorités locales tiennent à rassurer les familles concernées par ledit programme que des efforts colossaux sont consentis par les responsables locaux dans l’unique objectif d’éradiquer du paysage urbain ces cités datant de l’ère coloniale. En grosso modo, le parc immobilier visant l’amélioration des conditions de vie des citoyens de ladite région, enregistre une nette amélioration que d’aucuns ne peuvent nier. En effet, 785 logements LPL étrennent leur phase finale au lieu-dit Hellouane (rive droite). Aussi, les travaux dans un autre lot de 304 logements (RHP) avancent à un rythme appréciable au lieu-dit Hellouane (rive gauche). «La mort peut venir, je partirai en paix sachant que ma famille est désormais à l’abri», avoue, les larmes aux yeux, un sexagénaire. Il est vrai aussi que durant les dernières années qui se sont écoulées, la commune d’Ouzellaguen a connu une avancée indéniable dans l’éradication de l’habitat précaire, car plusieurs quartiers délabrés ont été rasés et leurs occupants recasés. Nous citons à titre d’exemple la cité Si Nacer (lot 1), cité Chouhada, ex-camps, qui ont bénéficié en globalité de nouvelles bâtisses, dont les anciennes maisonnettes ont été démolies.

Bachir Djaider

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