Après l’échec de toutes les tentatives entamées par la ministre de l’Éducation pour convaincre les enseignants contractuels à renoncer à leur action, c’est au tour du ministre de l’Intérieur et des collectivités locales d’intervenir sur la question en mettant en garde ces protestataires, sur la prise des mesures qui s’imposent si la situation persiste. «Des mesures seront prises dans le cadre de la préservation de l’ordre public en cas de persistance du mouvement de protestation des enseignants contractuels à Boudouaou (Boumerdès)», a lancé M. Noureddine Bedoui. «Il n’est pas possible d’attenter à l’ordre public», a averti le ministre avant d’ajouter que «dès le début, le gouvernement a été très réceptif et fait montre d’une intention sincère à l’égard des protestataires». Le ministre de l’Intérieur a, à l’issue d’une séance plénière du conseil de la nation, consacrée aux questions orales, incité les enseignants protestataires à réintégrer leurs postes de travail, soulignant que « le gouvernement leur avait accordé suffisamment de temps pour parvenir à des résultats positifs par la voie du dialogue ». Le premier responsable du secteur a déploré le fait que «l’approche participative prônée par le gouvernement n’ait pas été prise en compte par les enseignants contractuels protestataires», lesquels, ajoute-t-il, «n’ont affiché aucune volonté ni intention d’aller au dialogue». Le ministère de tutelle, explique Bedoui, a, dès le début, ouvert grand les portes du dialogue et de la concertation à travers «une série de mesures incitatives dont la dernière concerne la valorisation de l’expérience professionnelle qui permettra aux enseignants contractuels de gagner entre un et six points supplémentaires, selon les cas, lors du concours de recrutement outre la reconduction systématique du contrat de travail lors de la prochaine rentrée scolaire au profit des enseignants qui ne peuvent pas postuler pour le concours». M. Bedoui a également regretté les tentatives de certaines parties d’instrumentaliser les préoccupations de cette catégorie à des fins douteuses.
Les enseignants contractuels restent inflexibles
Nonobstant les menaces proférées par le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, les enseignants contractuels et vacataires se disent déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation. «Les enseignants contractuels sont prêts à laisser leur vie», nous a signifié le porte-parole du conseil des lycées d’Algérie (CLA). «Nous sommes encore sur place et nous ne quitterons pas les lieux, même si les pouvoirs publics comptent recourir à la force», a ajouté notre interlocuteur. Néanmoins, les enseignants contractuels en quête d’une solution pour une sortie de crise, ont proposé une médiation réunissant les deux parties concernées. Ces protestataires ont mandaté le CLA, le CNAPESTE, et le SNTE pour qu’ils soient intermédiaire entre eux et les pouvoirs publics afin de trouver un terrain d’entente à leurs problèmes. «Les enseignants contractuels, vacataires, les grévistes de la faim ainsi que tous ceux qui se trouvent dans la localité de Boudouaou, pour les soutenir, sont encerclés par la police et les services de sécurité», a déploré le porte-parole du CLA. Et d’ajouter : «L’accès au lieu où campent les enseignants est interdit et aucun moyen pour y parvenir même les lignes téléphoniques ont été coupées et parasitées afin de nous couper du monde». «Les forces de l’ordre comptent disperser l’attroupement des enseignants contractuels et vacataires protestataires sur place à Boudouaou afin de casser le sit-in», a-t-il regretté.
L.O.Challal