À l’approche de l’été les consommateurs ainsi que ceux qui les protègent doivent être vigilants afin d’éviter des intoxications alimentaires. C’est, paradoxalement, en cette période que les marchands de produits fragiles foisonnent. De la biscuiterie aux laitages en passant par les boissons et les viandes, les marchands ambulants qui hantent le marché bihebdomadaire d’Aïn El Hammam ne lésinent pas sur les «promotions» pour fourguer des produits, parfois douteux, à leur clientèle. Un fourgon stationné sur la rue longeant l’aire du marché propose de nouveaux produits à des prix compétitifs. Attirés par «cette bonne affaire», les passants l’entourent. Devant le véhicule sans aération ni système de refroidissement, il étale différents fromages et autres produits laitiers en plein soleil et autres gaz d’échappement. Bien que nous soyons au printemps, les températures des derniers jours avoisinent celles de l’été. En tous cas, elles ne permettent pas de vendre des produits périssables dans ces conditions. Plus bas, des poulets sont abattus en plein air dans des conditions d’hygiène peu convenables alors que des carcasses d’ovins sont suspendues comme de vulgaires articles de quincaillerie. A quelques mètres en amont, à l’entrée du marché les poissonniers installés le long de l’allée n’ont d’autre moyen de rafraichissement de leurs sardines que le bidon d’eau dont ils les arrosent à tout moment. Peu soucieux de ces détails qu’on ne cesse pourtant de leur ressasser, les clients vaquent à leurs occupations, sans conscience du danger qui peut les menacer en achetant certains produits. Tout autant que les vendeurs, ils ne semblent pas outrés par ces nuages de poussière soulevée par le vent. Les viandes ou le poulet, moins chers que chez les bouchers de la ville, se vendent à une cadence effrénée. Si comme le laissent entendre certains, ces marchands sont «des pères de familles qui sont dans le besoin», rien ne justifie qu’ils portent atteinte à la santé d’autrui. Nous n’osons pas penser à une éventuelle intoxication. Jusqu’à maintenant, rien de fâcheux n’a jamais été signalé. Mais rien ne garantit qu’un accident ne puisse pas survenir au moment où l’on s’y attend le moins. Les services chargés de contrôler les produits à risque ne doivent pas se satisfaire d’avertir les citoyens par voie d’affiches que beaucoup de consommateurs ne lisent pas. Des «descentes inattendues» doivent être effectuées pour remettre de l’ordre là où il s’impose.
A.O.T.