A l’occasion de la célébration du printemps berbère 1980, les étudiants du département de langue et culture amazighes de l’UMMTO ont organisé une conférence autour du statut de la langue amazighe en Algérie. En effet, Saïd Chemmakh, enseignant au dit département, a animé à l’auditorium de Hasnaoua, une communication intitulée «Tamazight langue officielle en Algérie et/ou le bilinguisme diglossique consacré». Une autre conférence avait eu lieu avant, présentée par des acteurs des évènements d’avril 1980, en l’occurrence Hamid Lounaouci et Ali Yahia Abednour, entre autres. Ceux-ci furent donc ensuite rejoints par Chemmakh qui exposa à l’assistance des données linguistiques suivies de précisions sur la politique linguistique adoptée par l’Etat algérien dans la nouvelle Constitution de 2016. Le conférencier dira, parlant du bilinguisme : «Dans le bilinguisme, il y a coexistence non-conflictuelle entre deux langues». Et de parler de la diglossie : «La diglossie c’est là où il y a conflit et concurrence entre deux langues qui coexistent. On y trouve une variété basse et une variété haute». Revenant après au «nouveau» statut de la langue amazighe dans la nouvelle Constitution de 2016, le conférencier dira : «Premièrement, contrairement à la langue arabe, notre langue ne figure pas parmi les constantes que protège l’Etat. En deuxième lieu, on dit dans la Constitution que la langue amazighe est également langue officielle. Mais l’égalité n’existe qu’en mathématiques, sinon qu’ils nous donnent les mêmes moyens mis à la disposition de la langue arabe. Et on va faire de la langue amazighe une langue de la science.» De ce fait, selon Saïd Chemmakh, l’Etat algérien a réservé une relation diglossique entre l’arabe et tamazight, dont la variété haute est bien-sûr, comme le veut le pouvoir, l’arabe.
Noureddine Tidjedam
