Les contractuels manifestent à Béjaïa

Partager

Dans la matinée d’hier, la direction de l’Éducation de la wilaya de Béjaïa a été doublement assiégée : Du côté de l’ancienne et principale entrée par les enseignants contractuels et vacataires, évacués la veille depuis Boudouaou par les forces de l’ordre, et devant l’entrée du nouveau siège, dont les grilles sont toujours fermées, par les travailleurs affiliés au syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l’Éducation nationale (SNCCOPEN).

Les enseignants contractuels et vacataires ont été refoulés de Boudouaou, où ils étaient en sit-in non stop depuis deux semaines pour réclamer leur intégration sans conditions dans leurs corps respectifs. Ils étaient des dizaines et des dizaines, originaires pratiquement de toutes les wilayas du pays, à se tenir debout devant l’entrée de la DE. D’autres, et parmi eux beaucoup de femmes, sont assis à même le trottoir, certain se sont aménagés avec une bâche qu’ils se sont procurée, on ne sait d’où, un abri de fortune pour se protéger du soleil qui tapait fort à cet endroit. Plus déterminés que jamais à exiger leur intégration sans conditions dans leurs postes de travail et à reconquérir «leur dignité», ces enseignants racontent le calvaire qu’on leur a fait vivre à Boudouaou. Ils en ont tellement sur le cœur que chacun veut parler pour donner sa version des faits. Ils disent que c’est à 3 heures du matin, dans la nuit du dimanche à lundi, que les forces de l’ordre les ont, manu militari, embarqués dans des bus sans respecter leurs wilayas d’origine. Et les bus ont pris les destinations de Blida, de Birtouta, de Relizane, de Ain-Defla et de Béjaïa. Les bus à destination de Béjaïa, à leurs bords des enseignants contractuels et vacataires de la quasi-totalité des wilayas, racontent les protestataires, ont tenté de décharger «leur cargaison» à El-Yachir, en plein autoroute, du côté de Bordj Bou-Arreridj. Et il a fallu que les enseignants protestent de toutes leurs forces pour que les bus continuent leur route jusqu’à Béjaïa, où, semble-t-il, les protestataires seraient en sécurité plus qu’ailleurs. Les enseignants débarqués du côté de Relizane ont été selon les communications que leurs collègues de Béjaïa ont eues avec eux, roués de coups. Quelques enseignants protestataires, selon les dires de leurs collègues débarqués à Béjaïa, ont été blessés et hospitalisés à Boudouaou-même. Quant à l’entrée du nouveau siège de la direction de l’Éducation de Béjaïa, elle a été occupée, dans la matinée d’hier, par des dizaines, voire des centaines, de corps communs et d’ouvriers professionnels de l’Éducation nationale. Le président du bureau de Béjaïa du SNCCOPEN, M. Bencheikh Houacine, explique : «Cette action est nationale, puisqu’un rassemblement similaire aura lieu à la même heure dans toutes les wilayas du pays. Un rassemblement qui a pour but d’exiger, encore une fois, de la tutelle la satisfaction des revendications que nous avons formulées à plusieurs reprises. Il s’agit de la révision des statuts particuliers des corps communs et des ouvriers professionnels, de la révision de leur régime indemnitaire et de la limitation des tâches dans les établissements pour ces mêmes personnels».

B. Mouhoub

Partager