Haut lieu de culture par excellence, la maison Ali Zaamoum de Bouira accueille depuis avant-hier, une vaste exposition à l’occasion de la commémoration du printemps berbère et de la Journée du Savoir.
Le wali qui entamait par-là jeudi dernier, sa visite, devenue rituelle, en a pu mesurer l’extraordinaire richesse et la non moins extraordinaire diversité. La visite a commencé vers 10h. Un chœur composé de garçons et de filles en tenues traditionnelles kabyles, a exécuté deux chansons en guise d’ouverture de cet événement. Le premier responsable a pu ensuite prendre connaissance du contenu d’un tableau représentant le Fort Hamza situé sur les hauteurs de la ville de Bouira, restauré récemment. Le tableau exécuté collectivement, était exposé devant l’entrée de la Maison de la culture. Le wali, en connaisseur, s’est entretenu longuement avec les artistes, leur proposant, à la fin, de choisir un espace (mur d’un établissement public) et de réaliser collectivement des fresques sur un thème en rapport avec les activités développées par cet établissement. Il a marqué ensuite une halte devant un stand exposant différents objets traditionnels, tels que le joug, les sangles, un bât, un boisseau, etc. L’idée de créer un musée à Merkela, dans la commune de Taghzout, et portée par une association culturelle, et présentée au wali, a été accueillie favorablement par celui-ci. Mais c’est devant les affiches tapissant la galerie sur plusieurs mètres représentant d’anciennes mosquées, des maisons traditionnelles en ruines, des vestiges romains, quelques figures historiques, des photos de l’ancienne ville, de bijoux et de poterie kabyles que le wali a pris le plus de temps pour écouter les abondants commentaires sur ces choses anciennes. En guise de recommandation, il a insisté sur la nécessité de restaurer les sites les plus exposés à la dégradation en vue de leur conservation à des fins touristiques. Devant le stand de livres où l’on constatait un grand foisonnement de livres d’expression amazighe, témoignant notamment de l’intérêt croissant pour cette langue dont les projets vont crescendo, le wali s’est attardé devant des ouvrages de contes, de poésie, de romans et d’essai sur la langue kabyle. La poétesse Zohra, qui préside un club de poète à la Maison de la culture, lui a présenté à cette occasion son recueil de poèmes en kabyle dont le wali a lu quelques-uns dans le texte. Puis, la visite s’est poursuivie à travers d’autres stands consacrés à la robe kabyle traditionnelle ou moderne, dont le wali a apprécié en d’autres occasions la beauté et le savoir-faire. Devant l’expo de photos qui montrent des maisons traditionnelles (Association du village Selloum) et celle de la commune de Bir Ghbalou, qui étalent différents outils traditionnels, tels que le métier à tisser, la meule à bras ou le pantalon traditionnel algérien, il a pris encore le temps pour se faire expliquer tout ça avant de passer aux stands de gâteaux et de plats traditionnels et modernes, vrai régal pour les yeux. Au cours de cette tournée à travers les stands, le wali a répondu à la lancinante question formulée par un grand nombre d’artisans désireux d’obtenir un local pour exposer et commercialiser leurs produits. Et sa réponse a été que les galeries en réhabilitation allaient pouvoir satisfaire toutes ces demandes : «Cela offrira aux artisans de meilleures conditions de travail et de vente, tout en attirant la clientèle. Ce qui aura pour contrecoup de sauver le savoir-faire de l’oubli et de favoriser le tourisme».
Aziz Bey