Comme nous l’avions rapporté dans l’une de nos précédentes éditions, la célébration du 36e anniversaire du Printemps berbère devait revêtir un cachet particulier, tout en lui donnant non seulement son éclat mais également pour l’élever à la plus haute place qui lui échoit.
Ainsi, tout a été mobilisé bien avant la date du 20 avril, pour en faire un évènement exceptionnel par les différentes associations locales, à savoir «Tharwa n’Krim Belkacem», «Thighri Vougarfane», l’association d’aide humanitaire «Les oliviers», le CSA d’Aït Yahia Moussa ainsi que la Maison de jeunes du chef-lieu, avec la collaboration des directions de la jeunesse et de la culture de Tizi-Ouzou. «Comme vous savez, nous avions débuté les activités à partir du 19 avril au niveau de la Maison de jeunes du chef-lieu, avec notamment une riche exposition, des conférences, de la poésie mais surtout en organisant pour les jeunes et les moins jeunes des concours. Pour la clôture, nous avons invité les chanteurs Rabah Tazekratt et Amar Ourabah, aux côtés d’autres jeunes chanteurs amateurs de notre Maison de jeunes», nous déclare M. Youcef Flissi, directeur de ladite structure culturelle, que nous avons rencontré au siège de l’APC d’Aït Yahia Moussa, où a été dressé une scène pour le déroulement du gala artistique. «Comme vous pouvez le constater, ce n’est pas l’endroit indiqué pour organiser un tel spectacle, mais nous n’avons pas le choix», nous déclarent plusieurs jeunes venus des villages éloignés, regrettant ainsi que leur commune soit dépourvue de plus d’espace ou, du moins, d’une salle de spectacles. Ainsi et malgré que la petite cour soit pleine comme une boîte de sardines et tous les espaces alentours occupés également jusqu’à la chaussée mitoyenne, le chanteur Rabah Tazekratt envoutera l’assistance avec, non seulement, sa belle voix mais également avec ses textes d’une grande beauté accompagné d’un orchestre diligenté par la direction de la culture. «Nous avons la chance, aujourd’hui, d’assister à ce gala organisé à l’occasion de la célébration du 36e anniversaire du Printemps berbère, tout en ayant une pensée à tous les anciens militants de cette cause et à tous les autres qui ont continué leur combat jusqu’à l’aboutissement de sa reconnaissance et de son inscription dans la constitution», nous confie ce jeune étudiant en droit, tout en ajoutant que c’est la première fois que cet anniversaire a connu un grand engouement populaire à travers tous les villages de la commune. Succédant à Rabah Tazekrat, le jeune poète Slimane Louni connaîtra également un grand succès à chacune de ses apparitions, en clamant ses textes où il est question notamment du combat d’Aït Yahia pour les causes justes et l’aspiration de sa population à vivre dignement et fièrement. D’autres chanteurs amateurs de la localité monteront également sur la scène, devant un très grand public mais sans aucun complexe. «C’est vrai que je garderai un beau souvenir de ce trente sixième anniversaire du Printemps berbère, puisque c’est mon premier baptême sur une scène devant un public très nombreux. Donc, c’est une chance pour moi et une joie d’avoir chanté comme un grand en cet anniversaire, comme je rend un grand hommage à tous les militants de la cause berbère», nous confie ce jeune venu du village Aït Amar Moussa, sur les hauteurs, à la limite avec la commune de Timezrit. Le chanteur Amar Ourabah sera également chaleureusement accueilli sur la scène. Jouant du mandole, il interprétera quelques unes de ses chansons avec sa voix suave et mélodieuse. «Nous ne connaissons pas ce chanteur, mais c’est bien de le découvrir», nous confient quelques spectateurs qui accepteront difficilement la clôture des festivités et de ce gala, en début de soirée par M. Youcef Flissi, directeur de la Maison de jeunes qui leur donnera rendez-vous avec d’autres galas.
Essaid Mouas