Le problème des pénuries d’eau se pose avec acuité dans la commune de Seddouk. Des pénuries qui soulèvent le courroux des populations privées de ce précieux liquide.
Désemparées par ce manque d’eau au printemps, elles ne cessent de se rendre à l’APC pour réclamer leurs parts d’eau. Mais le maire qui les reçoit souvent ne sait plus où se donner de la tête en criant haut et fort qu’il est impuissant devant un tel problème, et en pointant du doigt l’Algérienne des eaux qui, dit-il, a diminué de deux tiers le quota alloué à la commune de Seddouk. Ainsi, pour connaitre les tenants et les aboutissants de ce problème épineux qui pénalise les populations, nous avons décidé de solliciter ce dernier qui a accepté de nous expliquer en détails l’origine des ces pénuries et les actions qu’il pense mener pour se faire entendre, jugeant la situation de catastrophique. «Depuis 2014, nous ne cessons d’alerter la direction des ressources en eau sur la diminution faite sur notre quota d’eau du barrage de Tichy Haft. En 2013, les pénuries d’eau ont été complètement bannies, car le quota qui nous a été fixé nous suffisait, mais depuis 2014, ce quota a été diminué et bonjour le calvaire, les pénuries ont commencé à refaire surface. Nous avons décidé d’aller, encore une fois, lundi prochain réclamer notre quota d’eau initial, et si rien n’est fait dans les jours qui suivront, nous irons voir le wali pour lui faire part de la situation catastrophique que vit la population qui fait face à un manque d’eau potable exorbitant, du fait que nous recevons seulement 1/3 de notre quota. Cette diminution pèse beaucoup sur les citoyens qui ne cessent de venir quotidiennement à l’APC réclamer de l’eau potable qui fait défaut dans leurs foyers. Je me suis déplacé personnellement à la station de pompage N°1 où j’ai constaté que le débit qui nous est servi est diminué de 2/3. Il était en 2013 de 420 m3/heure et maintenant, il est de 145 m3/heure. Donc, il faut 10h de pompage pour remplir un réservoir de 1 500 m3», a déclaré notre interlocuteur, qui en continuant dans sa plaidoirie, se penche sur les difficultés rencontrées dans la répartition de cette infime quota alloué à sa commune. «Je voudrai seulement que les pouvoirs publics se mettent à notre place quant aux difficultés que nous rencontrons pour répartir un tel quota à une vingtaine de villages et hameaux et une ville. En plein hiver, l’eau est servie une fois tous les deux jours, et dans certains endroits une fois tous les quatre jours. Pire que ça, des villages comme Tiguerniouine, Aït Abdelmalek et tant d’autres sont privés d’eau, depuis maintenant six mois. Comme cette eau appartient à l’Algérienne des eaux, et dans certaines communes de la wilaya de Béjaïa c’est elle qui se charge de la gestion dans la distribution d’eau pour les quartiers et villages, je ne vois pas pourquoi elle ne le fait pas à Seddouk, alors que cela fait longtemps que nous lui avons fait la demande. L’APC de Seddouk fait face à d’innombrables problèmes des différents secteurs, voila la raison pour laquelle on aimerait que la gestion de l’eau soit confiée à l’ADE», a-t-il dit. Visiblement, usé par ce problème d’insuffisance d’eau potable dans sa commune, il dira qu’au cas où il n’arriverait pas à obtenir gain de cause dans sa démarche, il est de son devoir de réunir les membres du conseil participatif pour en débattre et essayer ensemble de prendre une décision commune à mettre en œuvre pour se faire entendre. «Si toutes les démarches que nous envisageons de mener n’aboutissent pas, nous serions obligés d’alerter les responsables des quartiers et les notables des villages que nous convierons à une réunion pour discuter de ce problème épineux et prendre la décision adéquate. Je signale que malgré les instructions du wali données à la direction des ressources en eau pour régler dans les plus brefs délais le problème qui affecte notre commune, nous constatons que rien n’a été fait par cette direction, alors que la population a soif et s’est manifestée par les fermeture des sièges de l’APC et de la daïra, de routes et tout dernièrement de la station de production de béton de la société chinoise réalisatrice de la pénétrante», a conclu le maire. La question que le commun des mortels se pose est la suivante : 35 communes de la wilaya de Béjaïa seront alimentées en eau à partir du barrage de Tichy Haft. Au jour d’aujourd’hui, 18 seulement sont alimentées et certaines d’entre elles font face à des pénuries dues essentiellement aux quotas infimes qui leurs sont fixés, le cas de la commune de Seddouk, selon le P/APC. Suite aux dernières pluies, ce barrage est bien rempli, ce qui prouve que le problème ne réside pas dans la capacité du barrage en mesure de prendre en charge même l’irrigation de certaines cultures. Donc, il (le problème) réside dans les infrastructures de traitement des eaux où seule une station est réalisée à Aït R’zine qui s’avère insuffisante. On apprend qu’un projet de réalisation d’une deuxième station au lieu-dit Mahfouda, situé près du barrage, est en cours. À tous ces problèmes, s’ajout la déperdition de l’eau dans certaines communes, telle que celle de Seddouk où certains châteaux d’eau ne sont pas pourvus de flotteurs. Une fois un château d’eau ou bassin d’une station de reprise non pourvu est plein, l’eau se déverse dans la nature. Pour preuve, le cas de la station de reprise de Bounzou dans le douar d’Amdoune N’Seddouk est flagrant du fait qu’une bonne partie de l’eau qui y transite part dans la nature. Qu’attend donc l’APC ou la subdivision des ressources en eau pour doter les châteaux d’eau et les bassins des stations de reprise de flotteurs, afin de mettre un terme à toutes ces pertes inutiles. L’eau est une source de vie précieuse, il appartient à chacun de l’utiliser à bon escient !
L.Beddar