Déterminés à obtenir mordicus la fermeture du CET Sidi Boudrahem, les habitants de Hellil ont passé hier, à la radicalisation de leur mouvement de protestation en procédant, tôt le matin, au blocage de la RN 12 au niveau de trois endroits, à savoir Ibachirene, Mellala et Hellil. Le mot d’ordre n’est plus la mise en conformité de ce qu’ils qualifient de «décharge anarchique», mais sa délocalisation définitive vers un autre endroit. «Nous ne voulons plus entendre de mise en conformité. Qu’on éloigne de nous cette décharge !», tempête l’un de ces protestataires. À l’aide de pierres, troncs d’arbre et autres objets hétéroclites, ces citoyens ont carrément bloqué à la circulation automobile la RN 12, reliant la ville de Béjaïa à Alger et Tizi-Ouzou. Bien que la direction de l’environnement et l’APC de Béjaïa aient donné des assurances à la population locale quant à la mise en conformité de ce CET dans les plus brefs délais, avec sa dotation d’une station de traitement des lixiviats et l’éradication des odeurs écœurantes qui s’y dégagent, les habitants de Hellil ne veulent rien céder. En effet, l’APC de Béjaïa a dégagé 10 milliards de son budget communal pour l’acquisition de cette station. Le directeur de l’environnement de Béjaïa avait avancé un délai de deux mois pour son installation. En outre, ce même responsable a informé que des produits spéciaux ont été acquis de l’étranger pour régler le problème des odeurs nauséabondes. Toutefois, ces déclarations n’ont guère trouvé d’écho favorable chez les citoyens de Hellil. «Pour nous, pas question de rouvrir cette décharge. Qu’ils emmènent ces équipements vers un autre endroit pour réaliser ce CET», a-t-on insisté. Par ailleurs, l’un des représentants de ces protestataires a nié la signature par le wali d’un quelconque arrêté pour ordonner la réouverture dudit CET. «Une rumeur a circulé sur la signature du wali de Béjaïa d’un arrêté ordonnant la réouverture du CET Sidi Boudrahem. C’est archi faux ! Je viens d’appeler le wali qui a démenti cette information. Donc, nous considérons comme illicite la réouverture de cette décharge», a affirmé M. Taherbilt. Les pouvoirs publics se trouvent devant un vrai casse-tête, alors que la ville de Béjaïa croule sous les ordures. Vont-ils rouvrir la décharge de Boulimat ?
Boualem Slimani