C’est aujourd’hui à 16h 30 que sera close la date limite de dépôt des candidatures au niveau de la DRAG de Tizi Ouzou. Trois partis politiques et des Indépendants prendront part à cette compétition pour élire deux candidats au Conseil de la nation. Si le FFS a clairement rejeté cette échéance, qu’il qualifie “d’une mascarade de plus et de trop”, n’empêche que le parti de Hocine Aït Ahmed a pris part aux élections partielles du 24 novembre et glané 206 sièges entre les APC et l’APW et il y détient la majorité. Le FFS boycotte donc ces sénatoriales et a donné la consigne stricte à ses élus de ne cautionner aucune candidature, considèrant ce rendez-vous comme une suite des élections législatives du 30 mai 2002 rejetées par le parti. De plus, le FFS trouve que ces sénatoriales sont trop écourtées, puisque le renouvellement se fera dans une année, ce qui est en principe valable également pour les partielles dont la mandature est de 24 mois seulement. Depuis les années 90, les deux sièges du Sénat sont toujours revenus au FFS, cette rupture du parti avec le Conseil de la nation est aussi expliquée par une sorte de déconfiture interne. La direction nationale, très au fait des rapports de force internes au parti, sait que sa participation risque d’infliger un sérieux camouflet au parti.Tout candidat retenu par le parti n’aura pas l’occasion de réussir un consensus dans les rangs des 206 élus du parti. Cette défaillance du parti de Hocine Aït Ahmed a permis d’ouvrir la voie et d’augmenter les chances aux autres postulants.Cet état des lieux a poussé le RCD à sortir de sa réserve, même si rien n’a filtré du conseil national tenu jeudi dernier, et à porter son choix sur le maire de Mekla Semoudi Med Akli. Cette unique candidature du RCD face à la vacance du FFS prélude d’une volonté d’alliance avec un autre parti politique.Le RCD, même avec ses 150 élus aux APC et APW, s’il opte pour une démarche en solo, réduira en peau de chagrin ses chances de se doter d’un siège au Sénat. Le parti de Saïd Sadi, qui a vilipendé le FLN et le RND lors de la campagne électorale et les a traités de tous les sobriquets possibles, n’a pas hésité pour la constitution des exécutifs communaux à faire l’exact contraire de sa philosophie de campagne. Dans plusieurs APC, contre toute attente, le RCD a flirté outrageusement avec les élus du parti de Ahmed Ouyahia. Même s’il sera appuyé par quelques indépendants lors de ces sénatoriales, le quorum ne sera jamais atteint pour s’imposer seul. Forcer la main au RND ou au FLN, ce qui en soi est une hérésie et un fait hors code politique du parti, ne peut être l’option possible. Par contre, le FLN de Abdelaziz Belkhadem, qui a organisé ses primaires avant-hier devant ses 136 élus (APC-APW) a formalisé son choix sur Slimane Kerrouche vice-président d’APW et Ali Lanasri élu APW. Même topo pour le FLN avec deux candidatures aux élections, ce qui semble être un fait provisoire, puisque avec le RND présent aux candidatures avec les Mokrane Slassel et M. Belhadj, des débuts de tractations sont en cours.Le FLN et le RND, tous deux partis de l’Alliance présidentielle, ont toutes les chances de faire bloc avec l’apport de quelques indépendants. 136 élus FLN, 78 élus RND et certains Indépendants, avec l’éventuelle caution des 15 élus du PT qui attendent une sollicitation du FLN ou du RND ou peut-être du RCD pour signer un protocole d’accord politique, puisque le PT avec ses 15 élus ne présentera pas de candidature mais ne boycottera pas le rendez-vous et attend, indécis sur qui porter ses voix. De toute évidence, les alliances sont sur le point de se tisser et la thèse la plus plausible, c’est que les deux sièges du Sénat seront partagés entre le FLN et le RND, qui totalisent à eux deux 214 élus sur 452 votants avec le boycott des 203 élus du FFS. L’alliance FLN-RND pourrait briguer les deux sièges du Sénat à condition de réussir à glaner 38 sièges de plus, qui seront à chercher parmi les 71 élus indépendants et les 15 élus du PT.De son côté, le RND n’écarte pas un rapprochement avec le RCD qui peut totaliser 228 élus et sera donc contraint aussi à piocher ailleurs pour s’assurer une victoire, cette éventualité d’alliance est pratiquement utopique, les élus RND peuvent être soumis à une injonction nationale, où on imagine mal Ahmed Ouyahia tendre la perche à Saïd Sadi.
Khaled Zahem
