Certes, l’aide à l’habitat rural s’avère d’une importance capitale pour les auto-constructeurs. À cet effet, des centaines et des centaines d’habitations sont érigées dans toutes les localités de la vallée de la Soummam, et ce, dans le cadre de cette aide appelée communément le Fonal (Fonds national du logement). Néanmoins, de l’avis de bon nombre de bénéficiaires, cette aide, qui est de l’ordre de 700 000 DA, devient de plus en plus insuffisante, eu égard à plusieurs raisons. Il y a tout d’abord, la flambée des prix des matériaux de construction, comme le ciment, le rond à béton, la brique,… laquelle a mis beaucoup de bénéficiaires de cette aide dans l’expectative. Bon nombre d’entre eux ont différé les travaux de construction, à cause de cette cherté des matériaux de construction, laquelle, apparemment, tend à s’installer dans la durée. Le second point est relatif à la main d’œuvre. En effet, au problème de trouver une main d’œuvre qualifiée (maçon, aide-maçon,…) et disponible tout le temps, les auto-constructeurs sont confrontés, également, à la cherté de cette même main-d’œuvre. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le transport des matériaux de construction s’est renchéri, à son tour, pour laisser carrément les ménages sur le carreau! Les transporteurs arguent l’augmentation des tarifs de leur service par les dernières augmentations qui ont touché certains produits importants dans la vie de tous les jours, à l’instar des carburants. Le calvaire monte d’un cran chez les ménages habitant les zones rurales montagneuses, à l’instar des communes de Chellata, Ighil Ali, Bouhamza, Tamokra,…où la nature du sol est très accidentée, ce qui nécessite aux auto-constructeurs, habitant ces contrées, toute une « armada » d’engins pour niveler, araser et adapter le sol bombé ou pentu, c’est selon le cas, pour asseoir leur futures habitations. Et ça n’en est guère une sinécure pour eux. Cela demande, bien évidemment, la mobilisation d’importantes sommes d’argent pour « dompter » le sol. Une fois le sol aplati, vient l’ouverture du chantier, ce qui nécessite de la main-d’œuvre et les matériaux de construction afférents. « Avec les 700 000 DA d’aide, j’ai réalisé la plate-forme, puis le reste de ma poche! », constate amèrement un bénéficiaire. C’est dire qu’à l’aune de ce constat, l’aide à l’habitat rural ne suffit plus aux auto-constructeurs, qui demandent à ce qu’elle soit portée à 1 millions de dinars comme pour la région du sud !
Syphax Y.

