L’aviculture évolue dans une anarchie totale

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L’aviculture est un créneau de l’agriculture qui a connu, dans toute la région de M’Chedallah et celle de Bechloul, une explosion spectaculaire ces deux dernières années.

Malheureusement, elle évolue dans une anarchie totale avec des retombées des plus négatives sur l’environnement et la santé publique.

La majorité des éleveurs et des revendeurs ne respectent aucune des règles qui régissent ce secteur.

La proximité avec des habitations est à l’origine de fréquentes escarmouches entre les propriétaires des poulaillers et les citoyens.

Les requêtes tombent comme de la pluie sur les services d’hygiène des APC, ceci en plus de l’effroyable augmentation des abattoirs clandestins de la volaille, sur pied le long des routes nationales et des chemins de wilaya de cette région, une pratique qui se fait au vu et au su de toutes les autorités qui ferment bizarrement les yeux sur cette activité de plus nuisibles.

Par ailleurs, la commercialisation du produit a fini par se faire d’une manière anarchique, dans la clandestinité presque, en l’absence de tout contrôle des services concernés.

Une anarchie aggravée par l’intervention des intermédiaires ou spéculateurs qui n’ont aucune compétence dans la filière, sinon celle de tirer des bénéfices substantiels sans tenir compte des règles les plus élémentaires d’hygiène.

Leur seul souci est d’écouler rapidement le maximum de poulets. Ils choisissent les grandes agglomérations ou les importants axes routiers pour s’installer à l’air libre et s’adonner à leur commerce dans un désordre total et sans que la marchandise ne soit soumise à un quelconque contrôle.

Bien mieux, de futés intermédiaires ont innové dans cette juteuse filière en installant des machines à déplumer à proximité des étals de la volaille. Le poulet égorgé sur place par le vendeur est automatiquement passé au « déplumeur » par les pères de familles pour éviter à leurs épouses cette contraignante tâche de plumage.

Mais malheureusement, plumes, sang et duvet qui sont des déchets polluants provenant du poulet, sont abandonnés sur place.

Aucun certificat vétérinaire n’est disponible, sachant que le poulet ne doit pas être consommé une semaine après le traitement, période durant laquelle disparaît l’effet des vaccins cycliques ou les prises d’antibiotiques.

Le fait aggravant est que les clients exigent que le poulet soit égorgé sur place, ce qui transforme chaque endroit où se pratique la commercialisation des poulets en abattoir clandestin.

Le vendeur égorge le poulet et le lâche un peu à l’écart pour le laisser se débattre et se vider de son sang directement au sol, qui se transforme sous l’effet de la chaleur en véritable foyer d’épidémies. Rien que les odeurs y sont insupportables.

Notons enfin que cette anarchie s’explique par le fait que le suivi et le contrôle de ce genre d’activités incombe à plusieurs services étatiques à la fois : les services de l’agriculture, ceux de l’hygiène dépendant des APC, ceux de la prévention et enfin ceux du contrôle de la qualité et la répression relevant de la direction du commerce.

Il y a également le manque d’empressement des autorités locales à y mettre un terme, sachant que l’activité absorbe un taux non négligeable de chômage, notamment durant la période du Ramadhan et toute la saison estivale.

En effet, le poulet y occupe une place de choix et bat tous les records de vente. Il est à noter que l’APC de Chorfa a fini par réagir la semaine passée par une opération coup de poing en collaboration avec la brigade de la gendarmerie de cette municipalité pour s’attaquer aux dizaines de revendeurs de poulets sur pied et les ‘’déplumeurs’’ qui se sont installés en plein centre-ville au niveau du boulevard central, qui est en fait un tronçon de la RN15 M’Chedallah-Béjaïa, qu’ils ont obligés à plier …baraques en attendant de prendre les mêmes mesures à l’encontre des marchands ambulants qui se sont installés le long de ce boulevard et qui sont à l’origine de bouchons monstres et quotidiens sur cette route à grande circulation, dira le président de l’APC, Monsieur Khellal.

Oulaid Soualah

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