L’association Taos et Jean Amrouche d’Ighil Ali organise, du 15 au 17 février, plusieurs festivités commémoratives à l’occasion du centenaire de la naissance du grand poète-écrivain et éminent homme politique Jean El Mouhoub Amrouche. Plusieurs activités sont au menu et se dérouleront au niveau de la voûte communale et du siège de l’association organisatrice. Pour la première journée, outre l’accueil des invités et des troupes participantes et le montage des expositions qui se dérouleront dans la matinée, une conférence sur la vie et l’œuvre de Jean sera donnée dans l’après-midi. Le lendemain, une autre conférence est programmée, elle sera tout de suite suivie de la projection d’un film documentaire sur le même thème de la vie et l’œuvre de El Mouhoub Amrouche. La poésie ne sera naturellement pas en reste, puisque deux récitals poétiques seront donnés la deuxième et la troisième journée. Idem pour le théâtre. Les soirées seront réservées aux animations artistiques. Quant à la distribution des prix aux lauréats, elle s’effectuera le troisième jour avant de clôturer les festivités en apothéose par un gala artistique. Signalons que cela fait bien longtemps que les membres de l’association Taos et Jean Amrouche avaient l’intention de rendre un hommage – et c’est le moins qu’on puisse faire à un homme d’une telle envergure- à Jean Amrouche. Au-delà des œuvres littéraires dont la richesse est reconnue à l’échelle planétaire, l’homme, à l’instar des autres membres de sa famille, en dépit de la dualité culturelle algérienne et française, a été «l’incarnation spirituelle de Jugurtha» en défendant bec et ongle et avec intelligence ses compatriotes et sa culture berbère. L’homme a certes vécu dans un déchirement total mais il est resté soi-même. «La France est l’esprit de mon âme, l’Algérie est l’âme de mon esprit», déclarait-il à l’époque. De facto, lui qui voulait «expliquer les Algériens aux Français et les Français aux Algériens», s’est retrouvé en face de la dure réalité faite de la myopie des siens et de la paranoïa des colons. N’est-ce pas lui qui disait : «La lutte que je mène porte sur les simples droits d’être soi et non l’image gauchie d’un maître, le droit d’appartenir à une communauté naturelle, d’y être un homme à part entière par droit d’humanité et de porter son propre nom, de jargonner sa propre langue dans la patrie des aïeux». Enfin, la commémoration de ce centième anniversaire de la naissance de Jean Amrouche, de surcroît dans son village même, n’est que justice rendue à l’égard d’un grand homme reconnu par l’humanité entière. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
Karim Kherbouche