Initier les stagiaires et étudiants en soins infirmiers à mener une opération de dépistage des maladies les plus fréquentes, à savoir le diabète et l’hypertension artérielle ou HTA, fut un pari réussi à Amizour et une manière de mettre dans le bain ces futurs infirmiers.
Cela a été prouvé par cet afflux record de personnes qui se sont rendues dans la journée de jeudi dernier au centre culturel Malek Bouguermouh d’Amizour pour les besoins d’une prise de sang ou de mesure de la tension artérielle, dans le cadre d’une opération de dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle, menée par les étudiants paramédicaux des classes annexes de cette région. La satisfaction des visiteurs était totale. Le choix de la date n’est pas un pur hasard, car coïncidant avec la Journée mondiale de l’infirmier, célébrée dans le monde chaque 12 mai. Joindre l’utile à l’agréable, voila le principe de ce riche programme concocté par les organisateurs, en l’occurrence l’EPSP et l’EPH d’El Kseur et l’APC d’Amizour, pour soutenir et encadrer ces stagiaires paramédicaux à réussir leur mission. «C’est vraiment une louable initiative de nos futurs infirmiers, ils nous ont donné l’occasion de ‘’jauger’’ notre santé interne surtout qu’il s’agit de maladies des plus fréquentes, le diabète et l’HTA. Je ne peux que leur souhaiter une bonne fête», nous dira un visiteur qui vient de bénéficier de ces dépistages. Beaucoup de ces visiteurs n’ont pas manqué de rendre hommage aux infirmiers et infirmières et à ce métier noble et humanitaire. «S’il y a bien ceux qui représentent la blouse blanche, ce sont d’abord les infirmiers et les paramédicaux en général qui sont les plus proches du malade et la cheville ouvrière dans la couverture sanitaire», témoigna Docteur Rabia de l’EPSP d’El-Kseur. Cette opportunité de célébrer une profession trop souvent négligée bien qu’elle soit un acteur important de le secteur de la santé a permis aussi au chef de daïra et au P/APC d’Amizour ainsi qu’au directeur de l’EPH de la même localité de faire des éloges aux infirmiers, disant que «Soigner, être au service des autres, promouvoir la santé font partie intégrante de leur mission quotidienne pour favoriser l’accès à des soins de qualité pour les patients». Une riche exposition d’ouvrages et mémoires de fin d’études des infirmiers en matière de soins, d’hygiène, d’urgences et surtout d’instruments et matériels médicaux, a attiré la curiosité des visiteurs qui ne sont pas partis sans avoir de riches et profondes explications de ces professionnels de la santé. Il y avait aussi des planches qui illustraient des moyens de prévention des accidents domestiques, étant donné que nous sommes à la porte de la saison estivale, synonyme de la recrudescence de ces accidents qui tuent plus que la route, selon les experts du domaine. C’était donc plus une journée de sensibilisation que de fête pour cette tranche de soignants qui continuent à lutter pour une véritable identité professionnelle et surtout pour une meilleure situation socioprofessionnelle. Cela dit et de l’avais de certains de ces agents du corps paramédical, beaucoup reste à revoir et à modifier du nouveau statut particulier des paramédicaux, qui, il est vrai, a apporté quelques acquis mais aussi des irrégularités et insuffisances pour quelques uns. «S’il y a bien une comparaison dans la prise en charge des patients au niveau des structures de la santé de notre pays et celles des pays européens, ce sera bien dans le volet des soins, de l’accueil et du nursing», indiqua M. Bouzidi, ancien responsable et cadre de la santé qui plaida pour une valorisation du rôle propre des infirmiers et des aides-soignants et surtout l’amélioration de leur situation sociale. Deux intervenants lors de cette journée commémorative ont traité du rôle de l’infirmier dans la communication et la relation entre le soignant et le soigné. «La communication est une partie prenante de la tâche infirmière, car elle-même est un soin qui renforce le côté relationnel du soignant à côté de son rôle technique», jugea Zerrag Houria, psychologue clinicienne, avant qu’un autre intervenant ne lui emboite le pas pour qualifier l’aide-soignant, premier maillon de la chaine de soin, en collaboration avec l’infirmier, comme la véritable courroie de transmission des informations entre le malade et les différents acteurs de soins, dont le médecin. Enfin, un hommage a été rendu à titre posthume à un ancien infirmier de la région, Ali Bouzidi en l’occurrence, ex-surveillant médical des hôpitaux de Béjaïa ville et d’Amizour pour son dévouement et ses sacrifices de plus de 34 ans au service de la santé et ce, en présence de sa famille.
Nadir Touati

