Les ralentisseurs, véritable phénomène social

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Les ralentisseurs anarchiques sont devenus, par la force du temps, un phénomène et un fléau social. Érigés d’une manière anarchique et ne répondant à aucune norme, les dos-d’âne poussent comme des champignons sur les différentes routes serpentant la wilaya de Béjaïa. Par ailleurs, ces «tertres» irritent sérieusement les usagers qui ne comprennent pas que de telles installations soient faites à «l’aveuglette», faisant fi de la réglementation en vigueur. Il est vrai que rien ne doit être négligé pour assurer la sécurité des piétons, mais il y a lieu de tenir compte également des normes pour assurer aussi la sécurité des conducteurs, notamment les chauffeurs de bus ou de taxi qui n’ont pas le choix de circuit. Ces ralentisseurs provoquent des bouchons et paralysent la circulation sans compter les effets sur la mécanique. «Il est toutefois ahurissant de voir des ralentisseurs érigés en pleine compagne, de surcroit, à des pontes donnant le vertige», s’interroge un automobiliste de la localité d’Akfadou. En effet, la suspension des véhicules est mise à rude épreuve et même en marquant un arrêt complet, le choc est fortement ressenti par l’ensemble des passagers. Selon les aveux de nombreux usagers de la route, certains axes routiers sont semés d’une myriade de ralentisseurs hors norme. Placés dans des endroits dangereux et parfois en plein virage et distants de quelques mètres seulement l’un de l’autre, ces «dos de chameaux» engendrent d’énormes problèmes pour les usagers et particulièrement pour les transporteurs de voyageurs. Selon l’aveu même du ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, lors d’une séance plénière consacrée cette dernière semaine aux questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN), «près de 42% des ralentisseurs du réseau routier national ont été implantés de façon anarchique et non conforme aux normes techniques et sans autorisation des autorités publiques». Nonobstant le système législatif et organisationnel fixant les modalités d’érection des ralentisseurs, certains riverains n’accordent aucunement de crédits à ce genre de réglementations. Dans le souci de mettre le holà à ce phénomène, une circulaire ministérielle entre les ministères de l’Intérieur et des collectivités locales et des Travaux publics a été publiée, portant sur les mesures visant à mettre en conformité les ralentisseurs à travers le réseau routier. Il est question d’impliquer tous les principaux acteurs, y compris les services de sécurité pour mettre en application cette circulaire, a assuré M. Ouali. La circulaire définit le procédé d’utilisation et d’implantation des ralentisseurs et fixe les mesures susceptibles de mettre un terme au recours systématique aux ralentisseurs pour réduire la vitesse, vu qu’il existe d’autres moyens de le faire. Dans le même sillage, le ministre de ladite tutelle a annoncé la promulgation de la loi 01-14 complétée et amendée relative à la régulation de la circulation routière à travers les routes. L’article 27 de ladite loi stipule l’obligation de la définition du cadre règlementaire de l’usage des ralentisseurs.

Bachir Djaider

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