Le maire de Tizi Ouzou refuse de nommer des adjoints

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Les motifs avancés par le maire traduisent, d’une manière on ne peut plus claire, son refus de placer l’exécutif et de désigner ses adjoints. «L’exécutif de l’APC, constitué par le président, est déjà installé le 10/12/2005, au regard des articles 13 et 47, précisant les organes et l’exécutif de la commune», écrit M. Bensalem.Une réponse à la limite de la volonté du maire de concentrer le pouvoir exécutif en sa personne. Cela se traduit également par le deuxième motif qu’il a mis en exergue en relevant que «le code communal laisse l’entière liberté au président de se faire assister par des adjoints (article 50) et que cela relève donc exclusivement de ses prérogatives»Néanmoins, l’édile communal a rappelé aux «opposants» qui forment le «groupe des 12» que «les adjoints choisis et soumis à adoption lors des sessions du 04/01/2006 et du 29/01/2006, ont été rejetés par vous-mêmes».M. Bensalem est allé plus loin dans sa réplique à la demande des 12 élus en les acculant davantage, leur déniant tout pouvoir pour l’exercice de pressions sur sa personne. «Permettez-moi de vous rappeler que ce n’est pas parce que vous avez constitué une majorité arithmétique au sein de l’assemblée que vous pensez et croyez imposer à l’exécutif de l’APC, dont je suis le seul représentant (article 47), des règles de fonctionnement à votre convenance …» Les tiraillements entre les groupes d’élus, qui minent davantage l’Assemblée communale de Tizi Ouzou et qui ne sont aucunement un fait nouveau pour cette institution, risquent de durer dans le temps et prolonger les blocages. Le maire qui a cru pouvoir faire rallier tous les élus à son plan d’action, découvre l’exercice de l’opposition à son grand dame. Alors qu’il pensait qu’«il y a assez d’éléments de rapprochement qui me rassurent quant à la constitution dans les prochains jours de mon exécutif» déclaration faite à la Dépêche de Kabylie dimanche dernier, M. Bensalem semble se remettre à l’évidence. «Par ailleurs, je vous demanderai de m’épargner vos critiques acerbes et non fondées et surtout de laisser à la population le soin de juger de mes actes de gestion dont j’aurai à répondre et à assumer pleinement la responsabilité en temps utile», a-t-il également écrit dans sa réponse datée du 4 février courant. La réaction à cette réponse est venue de M. Debiane, élu sur la liste des Indépendants, qui qualifie la politique menée par le maire de «stérile». Pour notre interlocuteur, qui refuse, par ailleurs, d’aborder «un semblant de guerre déclarée avec le président de l’APC», révèle que «l’Assemblée communale est minée par des gens qui cherchent soit sa dissolution soit à pousser le maire à la démission». Pour ce qui est de l’installation de l’exécutif, M. Debiane affirme que celui-ci sera installé au courant de la semaine prochaine, sans pour autant préciser comment y procéder. L’élu indépendant qui a fait bloc avec les élus du RND et du RCD, a révélé aussi que «des pressions s’exercent quotidiennement sur le maire et que les auteurs de ces poussées font signer au maire des décisions qu’il ne peut assumer». Et comme pour les désigner, M. Debiane conclura que «cette situation fait l’affaire et le bonheur du FLN».

M. A. T.

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