La dix-neuvième rencontre tripartite entamera ses travaux aujourd’hui ; elle réunira les membres du gouvernement, les dirigeants de l’UGTA, les organisations patronales et les walis.
Cette rencontre qui sera présidée par le Premier ministre aura à débattre du nouveau modèle de croissance économique mais également des «nécessaires réajustements à apporter au système national de retraite», a-t-on précisé auprès des services du Premier ministre. Par ailleurs et « conformément aux orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, relatives au pacte économique et social signé en 2014, il sera procédé à l’évaluation de la mise en œuvre de ce pacte », ajoute la même source. Les participants à la tripartite devront ainsi examiner les voies et moyens pour consolider l’investissement, le développement de l’entreprise nationale et la promotion de l’emploi, ajoute le communiqué. « L’Algérie maîtrise toujours les grands équilibres macro-économiques nationaux » en dépit de la baisse du prix du baril de pétrole, qui oscille actuellement entre 30 et 35 dollars dans un niveau inférieur au prix de référence arrêté à 37 dollars/baril, mais il « n’y aura pas de recours à l’endettement extérieur », a souligné le Premier ministre. D’autre part, lors de la conférence de presse tenue le 2 mars dernier par le Premier ministre en marge de l’ouverture de la session de printemps de l’Assemblée populaire nationale, Abdelmalek Sellal, pour rappel, a laissé entendre que cette réunion adoptera des décisions en faveur de la promotion de l’économie nationale ». Les Algériens s’attendent à une amélioration de leur vie à travers cette tripartite. Il est à souhaiter de chacun, gouvernement, UGTA et promoteurs, de mettre l’intérêt national avant tout. « Nous sommes dans une situation de crise et dans une telle situation, un modèle économique, ou plutôt une politique économique, doit viser deux objectifs principaux: une stabilisation financière par la rationalisation des dépenses et la maîtrise de la dérive du taux de change du dinar, et une dynamisation de la production nationale». M. Belmihoub préconise, à ce titre, des propositions qui devraient former, selon lui, les grandes lignes d’une politique économique de sortie de crise. Il prône, tout d’abord, la limitation du déficit budgétaire à un certain niveau en rationalisant la dépense et en cherchant d’autres sources de financement, tout en maîtrisant l’inflation et en évitant une détérioration continue de la balance commerciale. Si les dépenses destinées à garantir le service public de l’Etat doivent être maintenues, cet universitaire suggère, en même temps, de contenir les « dépenses de prestige ». Sur le plan monétaire, il relève la nécessité de freiner la dévaluation continue de la monnaie nationale: « Notre économie n’est pas compétitive, et si nous poursuivons cette dévaluation du dinar, nous allons encore réduire cette compétitivité car notre production, qui dépend des matières premières importées, sera plus chère ». Quant à la mise en place d’une industrie performante, elle devrait passer par une liberté totale de l’investissement productif mais accompagnée de contrats de performance exigeant de l’investisseur la réalisation d’un certain nombre d’objectifs en contrepartie des facilitations accordées, insiste-t-il. Cet économiste recommande aussi une flexibilisation du marché de l’emploi: « Il faut permettre aux entreprises de recruter pour trois mois, six mois ou une année. Car si l’on continue à leur imposer des contrats indéterminés, elles iront vers l’informel et c’est l’économie qui en sera la perdante ».
Sadek A. H.