Pour la première fois, un restaurant «Errahma» a ouvert ses portes à Aït Yahia Moussa.
En effet, à la veille du Ramadhan, de grandes banderoles prenant toute la largeur de la chaussée et où on pouvait lire «Les jeunes d’Aït Yahia Moussa organisent une Meidat Ramadhan», sont accrochées à plusieurs endroits du chef-lieu communal d’Aït Yahia Moussa, plus précisément le long de l’importante voie de communication qui traverse le centre urbain, à savoir la RN25. En effet, ce restaurant «Errahma» a simplement pris la place du «Quatre saisons», situé à proximité de la stèle érigée à la mémoire du jeune collégien Hocine Chaibet, assassiné lors des évènements du printemps noir. Cependant, en allant aborder les organisateurs de cette action, nous étions surpris de trouver sur les lieux des personnes d’un âge très avancé. «L’initiative est de nos jeunes qui s’occupent de tout. Pour notre part, on se contente de les orienter et les conseiller car pour le travail, on est un peu dépassés», ironisera un des présents sur les lieux qui ne cache pas sa satisfaction quant à cette action humanitaire. «C’est vrai qu’il faut reconnaître que nous avons beaucoup de retard par rapport à beaucoup d’autres localités où cette action avait débuté depuis plusieurs années, mais comme dit l’adage : il n’est jamais tard pour bien faire. Il ne faut pas oublier aussi qu’Aït Yahia Moussa est un centre minuscule où le nombre de commerces se comptent sur les bouts des doigts. Même sur le plan humain, il n’est pas facile de lancer une telle action, vu le nombre infime d’habitants», ajoute notre interlocuteur tout en rendant grâce à Dieu que cette année, les jeunes se sont levés d’un seul pied pour lancer cette «Meidat Ramadhan», tout en demandant l’accord et la bénédiction des notables, des personnes âgées de la cité comme le veut la tradition. «Comme vous savez, qui dit Aït Yahia Moussa dit bien évidemment feu Krim Belkacem, mais il ne faut pas également oublier que notre chef-lieu est situé presqu’à équidistance de Tizi-Ouzou ou Draâ Ben-Khedda et de Draâ El-Mizan, soit une distance de quarante (40) kilomètres. Donc, les automobilistes n’ont aucun endroit où casser la coute à l’heure de l’iftar, d’autant plus que les quelques échoppes de notre village se retrouvent également fermées», argumente un autre interlocuteur qui n’est autre qu’un vieux commerçant du village. Par ailleurs, pour ces premiers jours, pas moins d’une soixantaine de repas ont été quotidiennement servis dont trente ont été emportés. «Nous servons chaque soir plus d’une soixantaine de repas dont trente sont emportés par des ouvriers travaillant sur la pénétrante», nous confiera notre interlocuteur qui adressa ses encouragements à tous les jeunes d’Aït Yahia Moussa qui font honneur à leur localité comme, et ses remerciements à tous les donateurs.
Essaid Mouas