Les nuits ramadhanèsques sont moroses dans la majorité des communes de la wilaya de Béjaïa. En dehors du chef-lieu de wilaya, presque aucune animation nocturne n’a été programmée dans les autres localités, durant cette première dizaine. Juste après le f’tour, les estaminets sont pris d’assaut pour des parties de jeu ou, tout simplement, pour siroter un café en groupe. À partir de 22 heures, ces cafétérias commencent à se vider, et à minuit, plus personne dehors. Il y a ceux qui se déplacent à Béjaïa pour vivre au rythme de la grande ville et il y a ceux qui sont fans de loto, ce fameux jeu de hasard à tirage de pions numérotés qui fait son apparition uniquement durant le Ramadhan. Sinon, la majorité de la population préfère passer la soirée devant la télé. Dès l’entame de cette deuxième semaine, le petit écran est devenu intéressant pour les amoureux de la balle ronde. La coupe d’Europe des nations a commencé avec une moyenne de trois matchs par jour. Si le premier match, programmé à 14 heures, peut être raté le second, à 17 heures, et le troisième, à 20 heures, ne le seront jamais. «La coupe d’Europe est tombé à point nommé sinon nous ne savions pas quoi faire pour passer le temps en ce mois de Ramadhan», dira Mourad, un mordu du football. Il se désolera qu’il n’y ait pas de comités des fêtes au niveau des communes pour tracer des programmes d’animation du mois de Ramadhan, des différentes fêtes nationales et religieuses et de la période estivale. Effectivement, Mourad n’a pas tort. Les assemblées populaires communales doivent inclure, dans leurs programmes, la création de comités des fêtes et des offices de tourisme pour améliorer les conditions de vie des populations.
A.Gana