Le mois de Ramadhan est synonyme de grandes dépenses pour tous les citoyens, et de grandes difficultés pour les familles démunies. En cette occasion, nous avons contacté M. El Hadj Bouchoucha, directeur de l’Action Sociale de la wilaya de Tizi-Ouzou qui nous a reçus dans son bureau et accordé cet entretien. Il y fait un tour d’horizon sur les opérations de solidarité qui accompagnent ce mois sacré.
La Dépêche de Kabylie : M. le directeur, le Ramadhan est à sa troisième semaine, pourriez-vous nous donner un bref aperçu sur les actions entrepris ?
El Hadj Bouchoucha : Ce mois sacré a été l’objet d’une minutieuse préparation, deux mois en amont. Les pouvoirs publics n’ont ménagé aucun effort pour mettre à la disposition des communes ce qui est nécessaire pour le lancement de l’opération d’aide aux plus démunis. En effet, nous sommes à la 2ème moitié du Ramadhan et la DASS a déjà fait son premier bilan arrêté au 6ème jour de carême, en application des instructions contenues dans le message N° 1633 du 03 Juin émanant du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, dans le cadre du suivi de l’opération Solidarité Ramadhan 2016.
Pourriez-vous nous parler de ce bilan ?
Au niveau de la wilaya, nous avons recensé 33 restaurants. 14 146 repas ont été servis durant ces six premiers jours, avec une moyenne de 2 730 repas par jour. Le nombre de repas emportés est de 6 418, soit 1 558 par jour. Le nombre de couffins distribués aux familles démunies est de 40 068 unités.
Les familles démunies sont de plus en plus nombreuses. Quelles en sont les causes selon vous ?
La précarité avance et touche de plus en plus de familles à cause notamment du chômage. Il y a les pères de familles qui n’ont de ressources que le Smig, les handicapés sont de plus en plus fragilisés, les nouveaux dispositifs d’emplois ne permettent pas de joindre les deux bouts, etc. Tout ceci fait que le nombre des démunis augmente d’année en année.
Quel est le nombre des familles démunies recensées ?
Au niveau de la wilaya, nous avons recensé 45 239 familles identifiées comme nécessiteuses et dans le besoin. Il est à noter que cette année nous avons 6 921 familles démunies supplémentaires. Ce chiffre représente une triste «évolution» de 18 % par rapport à l’an dernier.
Ces familles bénéficieront-elles toutes d’une aide ?
Nous faisons tout pour les satisfaire toutes. 40 239 familles démunies seront destinataires de couffins alimentaires, les 5 000 autres recevront des aides financières évaluées à 5000 DA chacune. Cette initiative sera mise en application à Tizi-Ouzou pour s’élargir progressivement à toutes les communes. Concernant les couffins alimentaires, la DASS recevra 4 000 couffins alimentaires, dont 100 serviront à l’approvisionnement des restaurants Iftar au nombre de 30 et qui ont prévu 3 600 repas par jour. Je tiens à préciser que les 4 000 kits alimentaires à acquérir par la DASS seront distribués exclusivement aux familles démunies vivant dans les localités reconnues comme poches de pauvreté et qui sont au nombre de 35, situées essentiellement dans les zones rurales.
Vous estimez à combien le montant total de l’opération ?
Le coût total s’élève à 181 444 074,06 DA. Notons que la wilaya a débloqué 80 millions de DA et les budgets communaux sont évalués à 78 278 572,06 DA. La contribution de la Zakat vient renforcer cette aide et apporte un plus évalué à 2 millions de DA. Le MSNFCF contribue avec la somme de 16 565 502,00 DA.
La Sonatrach a-t-elle prévu des dons ?
Nous espérons recevoir 800 couffins alimentaires de la part de cette société d’une valeur de 4 600 000, 00 DA.
Quelle est la contenance de chaque couffin alimentaire ?
Chaque couffin contient 11 produits : 2 litres d’huile de table, 1 kg de pois-chiches, 2 kg de riz, 2 kg de sucre, 2 paquets de café 3 paquets de lait, 2 boîtes de tomate concentrée, 1 kg de vermicelle, 4 kg de couscous, 2kg de frik et un sac de 10 kg de semoule. Le tout est évalué à 3 228,00DA. Quant à nos lieux de stockage, 1 se trouve au chef-lieu à la DASS et 67 autres au niveau des communes.
Nous vous laissons conclure M. Le Directeur ?
D’abord, il faut souligner que l’Etat fait de son mieux pour satisfaire le maximum de familles démunies, dans ces différentes actions de solidarité notamment dans des périodes cruciales comme celle du Ramadhan. Ensuite, et en collaboration avec les communes et les comités de villages, une mise à jour en conformité des listes de familles nécessiteuses (réellement dans le besoin) est en cours d’étude. Je lance profite, si vous permettez, de cette occasion pour lancer un appel aux bienfaiteurs. Nous leur demandons de se faire plus nombreux et de se rapprocher de la DASS, soit pour remettre leurs dons, soit pour demander la liste des familles démunies d’une région, commune, village donnés, afin qu’eux-mêmes remettent leurs dons directement aux familles concernées, pour qu’il n’y ait aucun doute !
Entretien réalisé par Arous Touil