Charité conjoncturelle, ça suffit !

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Dès l’apparition du croissant lunaire annonçant l’avènement du Ramadhan jusqu’à l’apparition de celui avisant de sa fin, les opérations de solidarité par tous les moyens, sont organisées. Conjoncturelles, limitées dans le temps et circonscrites au seul Ramadhan, ces dispositions concernent tout le monde pour les restaurants rahma, les voyageurs, les passagers et les nécessiteux. Le couffin du Ramadhan, lui, s’adresse à ceux démunis. Mais une fois le mois plié on ramasse le matériel, on éteint les lampions et on se dit : «bye bye à l’année prochaine». Comme si les nécessiteux, les démunis étaient une génération spontanée qui apparait avec le mois sacré et disparait avec. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, 31 établissements de restauration seront mis en place, cette année, au niveau de différentes communes. Les portes de ces restaurants sont ouvertes aux personnes nécessiteuses ainsi qu’aux passagers, afin de leur offrir quotidiennement les repas du Ftor. Ces espaces de solidarité qui ne constituent plus une nouveauté sont disponibles à l’échelle de toute la wilaya et sont répartis comme suit : Azazga 03 restaurants, Fréha 01, Tizi-Rached 01, Draâ Ben Kheda 01, Tadmait 01, Sidi Naâmane 02, Azeffoun 01, Bouzeguène 01, Aïn El Hammam 02, Béni Douala 02, Boghni 01, Mechtras 01, Aïn-Zaouia 02, Draâ El Mizan 02, Tigzirt 01 et Tizi-Ouzou 07. C’est ce qu’a révélé le responsable de la direction de l’action sociale et de la solidarité de Tizi-Ouzou, M. Dariche, qui précise que ces restaurants Errahma répondent aux conditions d’hygiène et de propreté. «Une commission mixte composée de la direction de la santé la Protection civile et le ministère du Commerce, fait le suivi de cette action pour vérifier la conformité des locaux, les conditions d’hygiène, la conservation des produits et les conditions de préparation des repas. Une fois l’approbation donnée par la commission, nous, on délivre les autorisations signées par le wali», fera-t-il savoir. Le montant de 151 millions de dinars sera consacré par la DAS pour la réussite de cette opération de solidarité et comme chaque année, plus de 800 colis alimentaires seront octroyés par Sonatrach. Par ailleurs, plus de 45 239 familles nécessiteuses réparties à travers toutes les communes de Tizi-Ouzou, ont été recensées officiellement pour recevoir le panier du Ramadhan, comprenant un ensemble de produits alimentaires nécessaires, tels que le sucre, le café l’huile de table, des légumes secs,… pour une valeur de 4000 DA. Ceci pour ce qui est de la DAS, car il y a d’autres intervenants indépendants, bienfaiteurs, entreprises nationales et privées, et la manne distribuée à cet égard se chiffre à des milliards de centimes. La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, a fait savoir que l’apport de son, seul, secteur dans le cadre de l’opération de solidarité pour le mois de Ramadhan 2016 s’élevait à 700 millions de DA. Elle a, en outre, expliqué que 854 814 personnes démunies bénéficiaires de l’opération de solidarité Ramadhan étaient inscrites sur la liste de l’allocation forfaitaire de solidarité prise en charge par son département ministériel, ajoutant que ces dernières (les listes) renfermaient plusieurs catégories de personnes sans revenu, notamment les pères de famille ou les personnes âgées de plus de 60 ans et vivant seules, les handicapés moteurs ou mentaux et les femmes au foyer. Elle a rappelé que le ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales supervisait sur le plan humain et matériel cette opération de solidarité et que les walis et président d’APC étaient responsables de l’élaboration des listes des personnes démunies, de l’acquisition et la distribution des aides alimentaires. Cela dit, la question à laquelle il faudrait répondre, vu les sommes faramineuses claquées dans des opérations prestigieuses, en l’occurrence les restaurants Errahma, est la suivante : ne serait-il pas plus porteur de mettre cette somme dans des actions de solidarité réelles allant en direction des démunis et durant toute l’année ? Ce n’est pas des couffins, des repas et des cadeaux de l’Aïd dont ont besoin les nécessiteux, mais de stabilité d’emplois et d’eau fraiche toute l’année.

Sadek A.H.

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