Le groupe Inaslyène de Béjaïa était vendredi dernier de retour à Tizi-Ouzou, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri, après une absence de 19 ans. «Nous remercions les responsables de nous avoir invités», diront-ils. Tous les membres du groupe étaient visiblement ravis de revenir sur la scène de la capitale du Djurdjura. La salle, même si elle n’était pas pleine, a vibré avec les mélodies de ce groupe que la nouvelle génération découvre. Pour ceux qui le connaissent déjà le combat du groupe Inaslyène est de la même envergure que celui des Idheflawen, Afous, Agraw entre autres, et des chanteurs tel le rebelle Matoub dont l’anniversaire de l’assassinat a été commémoré samedi. «Le parcours du groupe est un peu particulier», nous dira Rabah Inaslyène. A la création du groupe, rares étaient en effet ceux qui se sont tout de suite intéressés à ses chansons. «C’est à partir des années quatre-vingts que nous avons commencé à attirer l’attention du large public. Nous faisions plus de trente spectacles par mois !», nous dira encore Rabah. Il ajoutera : «Nous n’avons pas créé le groupe pour faire fortune, ce qui nous animait c’est notre passion pour la musique, la chanson kabyle, le combat identitaire». Certains membres du groupe ont connu les affres du terrorisme, si bien que beaucoup de leurs chansons dénoncent la décennie noire que notre pays a vécue. Et vendredi dernier, ils ont gratifié le public de plusieurs titres de leur nouvel album, comme ‘’L’utopie’’, ‘’le Polisario’’, ‘’Thamazgha’’, ‘’le 5 Octobre’’ , ‘’L’OAS’’ et ‘’1980’’. Un des titres ‘’Quand j’étais mort’’ a particulièrement attiré notre attention et notre interlocuteur a bien voulu nous en faire une lecture : Je vivais comme un prince / Pas trop fou de travail/ Jamais je n’avais pensé à mes funérailles / Voilà que soudain, au fond de mon cœur / Quelque chose a changé / A craqué dans mon cœur / Je défaille, ça se brise dans mes entrailles/ Je vais plonger / Très loin d’Alger / Je vais plonger / Pour toujours / A tout jamais / Au fond du précipice / Et là , ce n’est pas le palais des délices/ Des barbus observaient ma vie / A partir du début ! Nous voulu savoir la réaction du groupe quant à l’absence du public, Rabah nous dira : «C’est un recul, toute une décennie qui a laissé des marques. Le groupe Inaslyène a son style particulier, sa musique aussi, ce qui fait de ce groupe, un groupe tout a fait différent des autres». Il nous confira par ailleurs : «Le directeur de la culture de Béjaïa s’est engagé à nous aider pour notre nouvel album de onze chansons intitulé : Thamazgha et nous profitons de cette occasion pour lui exprimer notre gratitude». Soulignons enfin que le jeune chanteur Abdelhak Sahel a succédé au groupe dans cette soirée de vendredi dernier, gratifiant le public de chansons bien rythmées.
A. T.