Tijmuyaâ se mobilisent

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C'est une ancienne tradition dans ce grand village de la commune. Dès que l'été pointe son nez, tous les représentants des neuf comités que compte Tafoughalt, qu'on appelle Tijmuyaâ (pluriel de Tajmaâth), se mobilisent pour passer à l'action et nettoyer le grand cimetière du village "Sidi Boubekeur" qui couvre une superficie de plus de quatre hectares.

«Au sein du village, cette tâche n’échoit pas au comité parce que ce cimetière est subdivisé en parties. Chaque « tajmaâth » s’occupe du carré où elle enterre ses morts. Et depuis l’indépendance, c’est le même mode utilisé. Chaque vendredi, au commencement de la saison estivale, l’appel est lancé à l’une d’elles afin de faire vite. Il ne faut quand même pas laisser ces herbes folles séchées recouvrir les tombes à longueur d’année», nous confiera un représentant du village Ath Abdellah. Pour le moment, presque tout le cimetière est nettoyé. «Vendredi dernier, ce sont les membres d’Illaouchène qui ont nettoyé leur carré. Hier, ce sont ceux d’Iâzavène. En tout cas, il ne reste presque rien. Tout est propre. Même le risque de voir un quelconque feu se déclarer dans ce cimetière est définitivement écarté», ajoutera un autre représentant d’une autre  » tajmaâth ». Pour un autre représentant d’un autre quartier, il est temps aussi de se mobiliser pour refaire la clôture de ce cimetière endommagée lors du passage du réseau d’alimentation en eau potable. «Depuis que ce cimetière a été clôturé en 1985, il était interdit à toute personne de transiter par ce terrain pour rallier l’un des deux versants du village. Depuis, plus personne n’ose transgresser cette interdiction, par risque de chopper une amende. Il n’y que ceux qui veulent se recueillir sur les tombes des leurs qui ont le droit d’y entrer», estimera un membre du comité. Dans ce village, ce sont d’autres opérations de nettoyage des fossés de la route principale qui relie Tafoughalt à la RN 25, qui sont programmées pour la débarrasser des détritus et autres canettes qui jonchent ses accotements. «Ce sont surtout des usagers de cet axe routier qui transitent par notre village pour se rendre vers les localités de Tizi-Gheniff qui y jettent tout. Même les banderoles que nous avons accrochées interdisant de tels gestes qui ne sont qu’une atteinte à la propreté des lieux et de l’environnement, ne sont pas respectées», fulminera un membre du comité qui nous dira que, désormais, le comité sévira pour s’attaquer à ce phénomène, quitte à poursuivre en justice les contrevenants. «C’est clair comme l’eau de roche. Les banderoles ne prêtent à aucune équivoque. Je ne vois pas comment ces gens-là ne les respectent pas», s’insurgera un autre intervenant. En somme, le comité devra, en principe, après la fête de l’Aïd El Fitr, remettre les pendules à l’heure.

Amar Ouramdane

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