Un créneau salvateur à Bouira

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Depuis la chute des prix du pétrole, tous les regards sont braqués sur l’agriculture et toutes les voix convergent à présent pour trouver les voies et moyens à mettre en œuvre pour un meilleur développement de ce créneau qui pourra alimenter les caisses de l’État même en devises.

Mais ne restons pas là car d’autres créneaux peuvent eux aussi apporter leur lot au développement si une attention particulière leur ait accordée. Le tourisme, à titre indicatif, constitue également un appui considérable pour le développement. L’Algérie avec ses immenses espaces sahariens et sa côte inestimable peuvent renflouer et réalimenter les caisses et endiguer en parallèle le taux de chômage galopant. Bouira, de par sa situation géographique de carrefour entre l’Est et l’Ouest, est à vocation agricole par excellence en raison de ses vastes terres agricoles rentables. En explorant cette région, il nous donne de constater que non seulement l’agriculture est le seul volet à exploiter mais le tourisme, lui aussi, sera salvateur pour peu qu’une prise en charge de ses différents sites soit effective. Cette région peut constituer un pôle important dans le tourisme en raison de la diversité de ses paysages ainsi que la richesse de son patrimoine culturel matériel et immatériel. Ce qui la conduira droit vers une position de destination touristique à part entière.

Une richesse en faune et en flore

Évoquer le tourisme de montagne c’est incontestablement porter son œil sur Tikjda. Cette station située à 1 418 m d’altitudes recèle une richesse inestimable en faune et en flore. Son centre national de loisirs et sports ne désemplit pas à longueur d’année. Des sportifs, toutes disciplines confondues, des amoureux de la nature et d’autres touristes défilent sur ce centre à la recherche d’un calme et de l’air pur. Des clubs de football ont pris l’habitude d’organiser leurs stages de préparation au niveau de cette station paradisiaque où toutes les commodités s’y prêtent. Au chalet ‘Le Caf’, sa source intarissable attire beaucoup de monde particulièrement en cette période des grandes chaleurs. Tikjda n’est pas l’unique endroit touristique que recèle la wilaya de Bouira. En se dirigeant vers le mont culminant Lalla Khedidja situé à 2 308 m d’altitude, se trouve également un site féerique appelé Tala Rana. Comme son nom l’indique, sa source est d’un débit considérable. Cet endroit a été choisi juste après les premières élections communales plurielles de juin 1990 pour abriter un centre médical pour les asthmatiques. Un projet a été engagé et les travaux entamés. Néanmoins, l’insécurité qui y régnait n’a pas permis au promoteur immobilier d’aller au bout de son projet et a abandonné le site. Du côté des At Meddour, on découvre Mimouna, un autre site pittoresque qui se situe au pied de Djurdjura. Sa dénomination est associée à la légende d’une femme qui y a élu refuge et lieu de prière. Du versant Sud de la wilaya et principalement à Bordj Okhris, Maghnine est également un endroit très favorable à la pratique des sports de montagne, principalement le parapente eu égard à son altitude estimée à 1 420 m. En allant de Takerboust vers Aïn El Hammam, ex-Michelet, et à quelques 1 400 m d’altitude, on découvre Aïn Zebda qui, avec ses sources inépuisables, constitue lui aussi un lieu propice pour la pratique du sport de montagne pour peu que des moyens matériels soient mis à la disposition. Et enfin, Djebel Dirah, situé sur les frontières avec la wilaya de M’sila, est d’une altitude de 1 800 m et offre à ses visiteurs deux sites distincts : El Hodna au Sud et les plaines des Aribs au Nord.

L’intarissable source de Hammam K’sana

La wilaya de Bouira dispose d’une importante source thermale appelée Hammam K’sana. Situé à 17 km de la commune d’El-Hachimia dont il relève administrativement, son eau est indiquée pour soigner différentes affections. Il dispose de deux grandes salles communes et de beaucoup de cabines individuelles. Juste à son entrée, une grande affiche est placardée pour énumérer les différentes maladies que ces eaux peuvent soulager. On y lit par exemple les affections rhumatismales et séquelles de traumatismes, du rhumatisme dégénératif, l’arthrose, l’eczéma… Cependant, toutes ces richesses nécessitent une prise en charge effective car un aménagement des chambres d’hôtel s’impose pour permettre aux visiteurs d’y passer des nuits pour tirer justement profit de ces eaux thermales.

L’archéologie, ce témoin de l’Histoire

Bouira recèle un patrimoine immatériel important qui constitue des repères historiques d’une importance capitale à toutes les recherches dans le domaine. Son chef-lieu de wilaya dispose d’un Fort Turc érigé sur les hauteurs de la ville et plus précisément dans le quartier de Draâ El Bordj. À At Mansour, du côté Est de la wilaya, un autre Fort est également érigé par les Turcs que les Français ont, durant la guerre de Révolution, transformé en geôles. Du côté de Bouira et principalement à Sour El Ghozlane, appelé «Auzia» au temps de l’occupation romaine, un patrimoine archéologique garde encore ses vestiges comme témoins de son histoire. Deux anciennes portes romaines nous renseigne combien même l’occupant a dressé des limites pour mieux contrôler les mouvements des habitants. Une caserne militaire française, une mosquée Othomane sont, entre autres, des indices révélateurs de la succession des colons dans cette région. À la Crête-Rouge, village relevant de la commune d’El-Adjiba, se trouve un trésor immatériel qui remonte à l’ère de l’occupation romaine. Tachachit, nom donné à ce site, garde encore des pierres taillées, des poutres, des mosaïques de la poterie et des pièces de monnaies anciennes. Plusieurs démarches ont été entreprises pour une meilleure prise en charge de ce site, mais l’entame des travaux n’est pas encore annoncée.

L’artisanat, cette autre activité à encourager

En empruntant l’axe de la RN5 qui relie Bouira à Aomar, l’automobiliste garde en mémoire toute une diversité d’objets fabriqués en poterie que des commerçants étalent à différents endroits de cette route. Des petits pots jusqu’au service à eau ou à manger en passant par différents modèles d’assiettes et autres soupières, quelques habitants de cette région continuent encore à exercer ce métier en dépit des difficultés auxquelles ils font face. Une aide financière pour ces artisans pourrait générer des postes d’emploi et par la même étendre ce commerce vers d’autres régions du pays. Ce créneau présente encore d’autres métiers, tel que la couture, plus précisément la robe kabyle que se distingue la région d’At Leqser, et la taille de la pierre à At Mansour.

Smail Marzouk.

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