Circoncision collective pour 44 enfants

Partager

Circoncire les enfants des familles démunies dans une ambiance festive est en passe de devenir une tradition incontournable pour les membres de l’association de la jeunesse estudiantine Jeste de Toudja, ville pittoresque située à environ 25 km de Béjaïa. Chaque année, cette association, en partenariat avec les responsables de la commune, organise, entre autres activités à caractère social et caritatif, une circoncision collective au profit d’enfants issus des familles nécessiteuses de la commune. Cette année et à l’occasion du 27ème jour du Ramadhan, 44 enfants des différents villages de la commune étaient concernés par cette opération de circoncision. Comme le veut la tradition, en plus du henné sur les mains, ces enfants, accompagnés bien évidemment de leurs parents, ont reçu des cadeaux sous forme de jouets ou de vêtements neufs pour leur faire oublier un tant soit peu la douleur de cette petite chirurgie. En soirée, les initiateurs de cette action de bienfaisance avaient prévu une grande activité culturelle abritée par le CEM Emir Abdelkader de Toudja. Au programme, de la chanson avec des artistes locaux ayant enflammé la scène, du théâtre et un concours de gâteaux traditionnels. Par cette action appelée «Tamaghra imekhthane» ou la fête des circoncis, les responsables de l’association Jeste rappellent à bien des égards la solidarité agissante qui, il n’y a pas très longtemps, avait encore cours dans les villages de Kabylie. Certains se souviennent encore de l’organisation de tiwizi pour les travaux des champs, comme la cueillette des olives ou celle des caroubes, ou encore des louziaa pour que les riches paient pour les pauvres des parts de viande à l’occasion des fêtes religieuses ou d’autres évènements. Ces valeurs de solidarité qui ont failli disparaitre à cause de l’exode rural et du modernisme mal compris, sont fort heureusement en train de «renaître de leurs cendres» grâce à ces jeunes associations. On en veut pour preuve les nombreux restaurants Errahma qui ont, durant le Ramadhan, «fleuri» le long des grands axes routiers et dans les différents quartiers populaires pour permettre à tous de rompre le jeûne dans de bonnes conditions, les milliers de couffins alimentaires distribués aux familles démunies par l’Etat, les différentes associations caritatives et de donateurs privés.

B. Mouhoub

Partager