Le centre transitaire de figuier Z à Boumerdès, où se concentrent des dizaines de cas sociaux, est toujours en place, et ce, malgré les diverses opérations de relogement. «Nous sommes installés dans ce site entre 2004 et 2006, alors que la durée de vie de nos cabines ne dépasse pas cinq années», s’indigne le président du comité de ce site, M. Menad, ajoutant qu’ «il n’y a qu’à voir la dégradation avancée du plancher pour en avoir le cœur net». Celui-ci est, en effet, complètement détérioré alors que le logis en question de 24 m2, pullule à présent de serpents et de rats, a t-il signalé. «Un père de famille de cinq personnes a été mordu par un rat dans ce site, il y a quelques mois, ce qui a nécessité son évacuation à l’hôpital», rappellera encore notre interlocuteur, dénonçant l’indifférence des pouvoirs publics. «Qui peut vivre dans cet enfer, puisque ces habitations en forme de roulottes, d’apparence hideuse, ne nous épargnent ni le froid rigoureux de l’hiver ni la chaleur torride de l’été et l’on ne peut même pas installer des climatiseurs, de crainte de court-circuit», s’inquiéteront d’autres chefs de familles.
Ce site bâti sur un promontoire surplombant la grande bleue, paraît de loin attirant. Mais, livré à l’abandon, il est devenu un bidonville. D’autant que les agents communaux ne passent jamais par là. «Aucun responsable ne se soucie de notre sort», dira un autre représentant du site, précisant que les instances concernées n’ont pas répondu à leurs multiples requêtes. Et personne ne peut ignorer les risques de pathologies encourues dans ce site abandonné comme l’asthme, la bronchite ou l’allergie. Au niveau d’autres centres transitaires avoisinants, comme ceux de Sghirat, Corso ou Ouled Heddadj, les familles concernées, ignorant, elles aussi, la date de leur relogement, posent d’autres problèmes, comme celui de la vétusté de l’étanchéité l’éloignement de l’école primaire, l’absence d’un centre de santé ou les coupures fréquentes d’eau.
Salim Haddou