Mécontentement des habitants de la cité du Piton

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Il s’agit des habitants de la cité du Piton d’Akbou, un quartier composé de 53 familles occupant un bidonville devant être éradiqué totalement selon les programmes de la collectivité locale. La genèse de cette cité remonte à très loin losqu’un premier citoyen a erigé un semblant d’habitation sur cette montagne, ignorant assurément que c’est une zone classée à richesses économiques. D’autres maisons s’y imbriquèrent formant cette cité qui, selon un document de la mairie, se résume à un ensemble de constructions vétustes et insalubres édifiées sans respect des normes de construction et d’urbanisme auxquels s’ajoute l’inexistence d’un accès aisé du lieu. Les foyers se sont multipliés, les familles élargies. La situation, des plus misérables, est accablante, la souffrance, l’inquiétude, le désir d’en finir avec cette misère et d’habiter un logement décent ont fait réagir les habitants qui se sont rapproché alors des autorités locales en les sollicitant. Ainsi, en novembre 1996, le 5 plus exactement, il leur a été demandé de se rapprocher de l’agence foncière locale pour une procédure d’affectation, au titre de recasement, d’un lot de terrain situé au lotissement Bouzeroual. Cela comme nous le signalions, et d’après l’écrit officiel que nous a remis M. Layachi Boudoukha, habitant la cité Piton, dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire. Les convocations sont rejetées par les habitants qui estimaient impossible de payer les 4 millions de centimes à l’époque, vu leur situation sociale de “démunis”. “Après notre refus, le wali et venu en 1998, accompagné du P/APC et des membres de son exécutif”, nous racontent MM. Boudoukha Layachi, Bourouf Chérif et Sekhri Idir, représentants du quartier. “Le wali avait alors constaté la précarité de notre situation, de notre cité dépourvue de tout : ni eau, ni électricité, ni assainissement, ni routes… On avait dit au wali qu’on ne pouvait ni payer, ni construire. Il avait alors, proposé de nous remettre des parcelles de terrain, gratuitement, et 30 millions de centimes pour chaque famille afin de nous aider à la construction. Toujours à cette fin, l’APC aurait promis aussi qu’elle aiderait pour certains besoins. Depuis rien !”, clament nos interlocuteurs.Dans une réponse aux représentants de ce quartier, suite à une audience et entretien qui leur ont été accordés, le responsable du service social de l’APC leur rappelaient les démarches “déjà” effectuées par la collectivité. Ainsi par l’objectif envisagé par la collectivité, d’éradiquer totalement ce bidonville, qui consistera en une action de démolition de toutes les constructions recensées “après mise en œuvre et concrétisation d’une opération de règlement par un programme de “logements aidés”, maintes fois sollicités, à réaliser sur un site disponible et en partie viabilisé, situé au lieu dit “Bouzeroual”. Mais, l’opération ne sera point concrétisée “faute d’affectation d’un programme adéquat”. Mais dans le même écrit, la collectivité promet de ne cesser de déployer les efforts nécessaires afin de réaliser, avec tous les opérateurs concernés, certains projets d’éradication et de relogement “afin de répondre à la longue et interminable attente de la population éprouvée de ce quartier”. Mais l’affichage de février 2005 fait bénéficier seulement 12 familles sur les 53 de ce quartier. Ce qui suscite la révolte des habitants qui se disent tous prioritaires. “Il est important que tout le quartier soit recensé en même temps pour pouvoir le démolir totalement. Dans le cas contraire, d’autres personnes construiront encore assurément et le problème ne se réglera jamais, c’est-à-dire que l’objectif d’éradication totale ne pourra être atteint tel qu’escompté”, nous explique M. Boudoukha. Pour les autorités, la distribution de logements sociaux ne peut se faire exclusivement pour un quartier mais doit toucher tous les postulants remplissant les critères. En attendant, les habitants du Piton continuent leurs démarches : entretiens, requêtes, rapports de l’APC, et si à chaque jour suffit sa peine, cette tranche défavorisée socialement vit une peine trop longtemps supportée. Elle subit toujours toutes les contraintes susmentionnées et les affres des maladies. Au lot des misères viennent se rajoute le non ensoleillement, l’humidité, les mines qui éclatent et les rochers qui tombent… les allergies et l’asthme. A quand la fin du calvaire ?

Taous Yettou

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