Promue de centre universitaire à université en 2005, l’université Akli Mohand Oulhadj a parcouru bien du chemin avec à sa tête M. Badari Kamel comme recteur.
Pour preuve en 2005, 3.291 étudiants fréquentaient cette université alors que onze années plus tard le chiffre est passé à 24.000 étudiants, avec 06 facultés et 56 départements. Pourtant, l’avenir de cette université n’était pas joué d’avance avec beaucoup d’embûches dans une région qui sortait de la décennie noire et aussi du printemps noir, une époque où les revendications étaient à leurs apogées avec «Tamazight langue nationale et officielle.»
Le département de langue et culture amazighes verra justement le jour en 2008 alors que la demande était fort croissante et que des centaines de jeunes bacheliers devaient poursuivre leurs études à Tizi-Ouzou ou à Bejaïa pour prétendre s’inscrire dans cette filière. Une avancée qualifiée d’historique à l’époque pour les nombreux militants de la cause amazighe et pour tout un pan de la société. L’université de Bouira s’attèlera en parallèle à mettre en œuvre une politique caractéristique pour cette région en axant des formations spécifiques en tenant compte de l’hétérogénéité du tissu socio-économique.
Ces programmes de formation spécifique, ont été préparés en étroite collaboration avec des représentants du secteur économique de la région et des experts étrangers. Par ailleurs, l’université de Bouira ne se contentera pas de former ce que l’on appelle communément des «chômeurs de luxe.» Bien au contraire et avant que les étudiants n’achèvent leurs cursus, ces derniers ont accès à l’intérieur même de l’université à une maison de l’entreprenariat. Cette structure permet une formation qualifiante à des centaines d’étudiants comme c’est le cas pour Algérie Télécom, l’Ansej et des dizaines d’entreprises privées de la région.
En conséquence, ces étudiants seront systématiquement recrutés par les entreprises partenaires de ces programmes qui bénéficieront de cadres compétents pouvant affronter les difficultés en enrichissant l’économie de toute une région. Le ministère de l’Enseignement Supérieur en poursuivant sa politique de formation de compétences dans différents domaines ne se limite toutefois pas à l’avenir d’une seule région. C’est dans cette optique que l’université Akli Mohand Oulhadj s’ouvre vers l’international en mettant en exergue sa compétitivité son enseignement de qualité.
Ainsi des conventions avec des universités turques, russes et roumaines ont été ratifiées, et dès l’année prochaine, des étudiants étrangers pourront poursuivre leurs cursus à Bouira et les étudiants de Bouira pourront également étudier à l’étranger pendant un semestre. Une mobilité estudiantine qui permettra de mettre en application le système d’équivalence des programmes. C’est tout un rayonnement scientifique et technologique que l’université apporte à la wilaya mais également au pays avec des impacts concrets et durables à même de développer l’économie nationale. Cela dit, des interrogations sont soulevées déjà sur le sort de cet échange projeté avec le départ du désormais ex recteur de l’université M. Baddari Kamel, remplacé faut-il le rappeler avant-hier par M. Moussa Zireg qui préside depuis la hiérarchie de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira.
Bachouche Idir