Les cultures ravagées

Partager

Les agriculteurs et les villageois de la haute montagne sont de nouveau dans le désarroi, et ce, suite à une nouvelle et spectaculaire invasion de singes magots qui envahissent les vergers. En effet, depuis la fin du mois de juillet, soit depuis l’arrivée à maturité des fruits de saison tels que l’abricot, la nèfle, les figues fraîches et les raisins, ces singes commettent de véritables et quotidiennes razzias et détruisent tout sur leur passage. Un phénomène qui se réédite chaque année depuis ces cinq dernières années, soit depuis que leurs refuges et territoires habituels ont été la proie des flammes des incendies en série qui ont tout détruit sur leur passage tant le tissu végétal qui leur servait d’abris que leur nourriture composée de tiges tendres, bougeons de plantes, fruits sauvages et autres insectes dont ils raffolent. Ce sont ces incendies et la famine qui les ont chassés vers les terrains agricoles en se rapprochant peu à peu des villages après s’être habitués à la présence humaine. Depuis l’année passée, ces hardis et audacieux primates s’aventurent même à l’intérieur des villages et sur les toits des maisons à Imedhourar, Ath Illithen, Ivelvaren, Ath Hemad ainsi que les deux villages d’Iwakuren Ighzer et Tadart Lejdid, un ensemble des villages de la commune de Saharidj située en haute montagne. Dans ces contrées, les villageois vivent, chaque année, le même cauchemar de cette impressionnante invasion d’incalculables colonnes de singes magots composées chacune de vingt à trente têtes, sachant que chaque individu adulte peut ingurgiter jusqu’à deux kilos de nourriture par jour. Et non seulement ces astucieux voraces qui arrivent à déjouer touts les pièges se goinfrent et narguent les malheureux cultivateurs mais encore une fois repus, ils s’adonnent à des batailles rangées en utilisant des fruits comme projectiles en plus de saccager les vergers, les maraîchers et les bourgeons tendres des arbres fruitiers en s’adonnant à des courses poursuites faisant des acrobaties en sautant de branche en branche. L’unique moyen qui reste à ces pauvres cultivateurs impuissants pour protéger leurs cultures est d’être présents en permanence dans les vergers, armés d’une fronde ou une tire boulettes pour les éloigner. Ce qui est plus inquiétant dans cette phénoménale invasion qui a pris l’ampleur d’un véritable fléau, c’est qu’en plus de la catastrophe provoquée dans les cultures, des villageois dignes de foi affirment que la plupart des singes sont porteurs de maladies de l’épiderme, telle que la gale, – les bêtes atteintes de cette maladie perdent leur poils et de larges plaques rougeâtres et purulentes sont visibles de loin sur diverses parties de leurs corps-. Une maladie extrêmement contagieuse par laquelle ils peuvent contaminer les sources naturelles qui servent à alimenter ces villages mais aussi les différents points d’eau qui servent d’abreuvoirs naturels au cheptel et aux animaux domestiques. Un fléau qui dépasse de loin les faibles moyens de ces pauvres agriculteurs dont la plupart n’ont d’autres ressources que ces vergers pour survivre. Ils appellent à l’implication des nombreux services et organismes étatiques directement concernés pour réduire de leurs retombées des plus négatives en les repoussant vers les forêts avoisinantes. Il est utile de préciser que ces bêtes avancent de plus en plus vers les plaines de M’Chedallah. Elles ont été signalées à plusieurs reprises l’année passée durant cette même période à Haggui, Assif Assemadh et Tamourt Ouzemmour.

Oulaid Soualah

Partager