«On n’est pas à l’abri d’autres menaces extérieures»

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Une conférence-débat a été animée par M. Hachour Mohand Ouramdane, SG de l’OM de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Mokrane Benyoucef, cadre de l’organisation des Moudjahidine et le fils du colonel Mohand Oulhadj, lui-même lieutenant et officier de l’ALN et qui vient de publier un nouveau livre intitulé : «La glorieuse révolution algérienne». La conférence a eu lieu dans la matinée du jeudi 18 août, dans la salle de théâtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri. Ce double anniversaire a été largement analysé débattu et commenté par les conférenciers et les présents qui, sans trop entrer dans les détails de l’organisation du 20 août, ont réussi à faire passer le message mais aussi à mettre à la disposition de la nouvelle génération les éléments d’information nécessaires pour avoir au moins une idée sur ces dates dont l’impacte dépasse les frontières nationales. Le SG de l’ OM, M. Hachour, a souligné d’emblée, que les événements du 8 mai 1945 «furent le déclic du 1er Novembre 1954 et dont l’architecte du Congrès de la Soummam est Abane Ramdane qui, sans lui, les choses ne seraient pas ce qu’elles étaient» (…) «Les massacres du 8 mai 1945 ont permis au peuple algérien de s’unir contre le seul ennemi français et dix ans plus tard, le 1er Novembre est venu comme preuve irréfutable que l’Algérien est décidé à défendre sa dignité et à recouvrer la souveraineté de son pays». L’organisation du Congrès de la Soummam est venue mettre de l’ordre dans les rangs des groupes qui agissaient ici et là sans stratégie. L’idée d’Abane Ramdane a porté ses fruits. Le congrès, au départ, n’était pas prévu à Ifri mais un fait inattendu était survenu et a changé la donne. «Une mule chargée de documents de la préparation a changé de direction et a été interceptée par les militaires français. Cette saisie de grande importance pour l’ennemi provoqua une subite réaction de la part des organisateurs du congrès», dira Mokrane Benyounès. «Une décision est prise sur le champ et pour un autre lieu et c’est Ifri qui fut choisi, où ce congrès se tint sous haute surveillance et dans le secret le plus total», soutient-il.

«Seule l’union…»

Les conférenciers rappellent à l’assistance la nécessité primordiale d’un congrès qui «déterminera la poursuite de la lutte armée, son organisation grâce à l’unité de tous les Algériens déterminés à se sacrifier pour l’indépendance du pays». Ainsi, le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) fut mis sur pied. Un gouvernement qui donna «la preuve au monde entier que les choses deviennent sérieuses et que le peuple algérien est déterminé à se sacrifier pour son indépendance et poussa l’opinion internationale à se pencher sur ce cas». La lutte armée dura sept ans et demi avec toutes conséquences connues et qui sont encore vivaces aujourd’hui : un très lourd tribut a été payé pour arracher l’indépendance : un million et demi de martyrs, des milliers de veuves et d’orphelins… Pour conclure, l’association des enfants de Moudjahidine lance un pressant appel aux différents partis politiques, au mouvement associatif, à la société civile à s’unir, car «la situation est grave et notre pays n’est pas à l’abri des menaces extérieures, à l’instar de ce qui se passe dans les pays arabes. Toute menace sera repoussée avec l’unité de tous les Algériens en mettant de côté toute considération politique et rivalité». L’espoir est permis ! Deux médailles ont été remises aux conférenciers. Des diplômes remis au fils du colonel Mohand Oulhadj et à la présidente de l’association «Femme active», Mme Djouher Hachemi, qui a été honorée en sa qualité de fille de chahid et pour le travail qu’elle fait au sein de son association.

Arous Touil

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