Hier matin, tous les rideaux des commerces étaient baissés. depuis plusieurs jours, les discussions tournaient auteur de ce grand chapiteau dressé en face du CEM Saïd Boubeghla qui abrite une foire commerciale depuis le 17 août et jusqu’au 3 septembre, comme annoncé bien avant le lancement de cet événement.
Ce rendez-vous commercial est différemment apprécié. Tout d’abord, du côté des habitants de la ville et des villages environnants et même de ceux de M’Kira et de Draâ El-Mizan, pour ne citer que ces localités, c’est une aubaine. Car, disons-le, les clients affluent en masse vers cet endroit parce qu’ils jugent que les prix sont à leur portée. « Nous sommes contre ceux qui veulent interdire ce type de foire. Si vraiment les commerçants ne veulent pas une concurrence déloyale, qu’ils rabaissent eux aussi les prix. Je vous cite un exemple, événement oblige, une couette de même qualité est vendue au niveau de la foire à 700 dinars et chez les vendeurs de literie à 1200 dinars voire plus. Et bien sûr la liste est longue. Je ne peux pas évoquer tous les articles et tous les autres produits », nous confiera une personne d’un certain âge au centre-ville qui commentait avec une autre la décision prise par les commerçants. Ces derniers ne sont pas du même avis. « Pourquoi attendre ces moments qui nous permettront de booster quelque peu nos commerces pour installer une foire dans notre ville? », nous interrogera un commerçant accosté devant son local attendant les décisions qui découleront d’une réunion entre leurs représentants et les responsables locaux qui se tenait à la daïra. « Nous attendons les résultats de cette rencontre. En tout cas, nous sommes les seuls perdants dans cette affaire. En plus de cette fermeture d’aujourd’hui qui nous fait perdre les quelques dinars de recette, toute cette quinzaine est une perte sèche pour nous », poursuivra le même commerçant. La colère se lisait sur tous les visages, même sur ceux des citadins qui ne trouvaient aucun commerce pour faire leurs emplettes, d’autant que même le marché des fruits et légumes était fermé. Au passage, il faut souligner que c’est l’association des commerçants qui a pris la décision de dénoncer ce mépris des autorités locales, qui ne les avaient pas associés au moment où une délibération avait été tenue pour louer ce terrain à l’entreprise organisatrice de cette foire. Pour désamorcer cette crise qui allait prendre une autre tournure, d’autant plus que l’effervescence est montée d’un cran, une réunion d’urgence a été tenue au siège de la daïra en présence du chef de daïra par intérim, du maire et des représentants de l’association des commerçants. « Le contrat de location pour la clôture de cette foire est signé jusqu’au 26 août à minuit, contrairement à ce qui a été écrit sur les banderoles sur lesquelles il est mentionné que cette foire se tiendra du 17 août au 3 septembre. Donc, nous nous sommes entendus qu’une minute de plus ne lui sera pas accordée après la date du 26 août. Nous espérons que cette décision soit appliquée. Elle nous soulagera parce que, vraiment, nous peinons même à couvrir nos charges », nous répondra M. Djaffar Bouabida, en sa qualité de vice-président au sein de l’association des commerçants de Tizi-Gheniff. Les commerces n’ouvriront qu’aujourd’hui.
Amar Ouramdane

