Tifrat, le nouvel album de Mhenni Khalifi

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Vivre, c’est réaliser ses rêves et ses ambitions. Instinctivement, nous aspirons à concrétiser nos aspirations selon notre conception de la vie, selon nos moyens et nos capacités. Parfois, par passion, nous parvenons à dépasser tous nos handicaps. Mhenni Khalifi en est une preuve vivante. Journaliste (il écrit pour La Dépêche de Kabylie et La Cité), auteur (il a à son actif plusieurs œuvres : «Nehta n uhulfu» recueil de poésie, «asdawan» roman, «Nna Geltum» recueil de nouvelles), Mhenni est aussi chanteur. Son album Tifrat est la confirmation d’un talent absolu. Il comprend huit titres :«Imawlan» (les Parents), «Tifrat n usefru» (la Résolution du poème), «Amdan igerrzen» (le Bon), «Taluft-nnegh» (Notre malheur), «Abruy» (Un tout petit extrait), «Tadsa n ddunit» (le Rire de la vie), «Tizlit n unelmad» (la Chanson de l’élève) et «Anwa i as-yennan (Qui aurait cru à ça). Alliant révolte et espoir, Mhenni chante ses sentiments et ses émotions, à la limite de la mise à nu. Il évoque l’humain, ses peurs et ses espoirs avec philosophie, raconte la vie des entrailles de la Kabylie à l’universalité. Mhenni ciselle ses mots au scalpel, avide de vie et de justice. «Dans cet album, j’accorde plus d’importance aux paroles, ensuite vient la musique», dit-il. L’on ne peut rester insensible au bel hommage qu’il a réservé au «maître absolu», comme il dit, Matoub Lounès. Ayant conçu comme cet album comme un prolongement à ses écrits, Mhenni Khalifi, cet enfant des Aït Smail, ne cesse de nous étonner par sa maitrise de la langue de Si Mohand Ou Mhand, par la densité de ses poèmes qui donnent un second souffle à la chanson kabyles dite à texte qui tend à s’essouffler ces derniers temps faute de relève. Lire et écouter Mhenni Khalifi c’est aller vers cette vivacité de la culture kabyle, riche en légendes et en métaphores, généreuse et porteuse d’un art si vivant et si particulier, loin d’une mondialisation qui tend à niveler la pensée humaine, à balayer la différenciation qui est la source de l’éclosion de la vie elle-même. Alors des albums de cette facture, on en veut on en redemande.

A.S Amazigh

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