Pour la seconde fois consécutive, le prix Malek Bouguermouh du concours du Festival du théâtre amateur organisé à Amizour revient à la wilaya de Tizi-Ouzou et le prix de cette 10ème édition a été remporté par la coopérative théâtrale Machahou d’Iferhounène.
Cette dernière a participé avec une pièce intitulée «Tadsa di twaxit» du metteur en scène Abdelkader Azzouz de la wilaya de Tamanrasset, inspirée du Roman de l’auteur irakien Mahmoud Abou Abbas. Hélas, cette troupe avait brillé par son absence à la cérémonie de clôture qui a eu lieu dans la soirée d’avant-hier jeudi au campus universitaire de la même localité. Une cérémonie toute modeste où l’on a constaté l’absence du premier responsable du secteur de la culture de la wilaya, alors présent lors de la cérémonie d’ouverture, comme c’est le cas aussi du P/APC de la commune organisatrice. Mais le grand absent était le public, habitué à suivre les pièces retenues dans ce festival au niveau du centre culturel situé au centre-ville. Le changement du lieu de la cérémonie et de surcroit la présence sur invitation ont fait que le public ne s’est pas rendu à cette fête, lui qui était une dynamique d’animation et de spectacle durant toutes les éditions précédentes de ce Festival. Concernant l’art de pratiquer le théâtre amateur, le président du jury du concours, Khaled Khodja Noredine, lors des délibérations, dira : «Cette édition est caractérisée par l’introduction de nouveaux éléments en matière de texte, du décor et même du jeu». Et de préciser : «Il y a de la créativité et de l’amélioration des prestations, et ce malgré le peu de moyens». Cela est vu sur scène, comme c’est le cas du volet décor où l’on découvre une prestation des plus professionnelles de la troupe de l’association «Plein air» de Boudouaou (Boumerdès). Cette troupe dans sa pièce «Noun» a invité le public, par le décor, à faire un voyage dans le temps jusqu’à l’ère primitive. Les autres troupes ont, chacune à sa manière, tenté d’apporter un plus, une touche propre à elles et selon l’expérience, il y a toujours un travail artistique bien accompli. «Je ne suis pas venu pour arracher un prix, mais mon objectif était d’assurer un bon spectacle devant le public, les fans du théâtre, puis de pratiquer cet art d’une façon à lui apporter du nouveau, pour rendre hommage aux figures emblématiques du théâtre, à l’image de Malek Bouguermouh», dira Hamza Boukir de la troupe Assirem d’Akbou, qui a arraché le prix de la meilleure mise en scène. Cette troupe qui a participé avec une pièce intitulée «Wis thmania nsmana» (le 8ème jour de la semaine) a arraché deux prix cette année. Celui de la meilleure interprétation masculine est revenu au jeune Hamitouche Lounès et celui de la meilleure interprétation a été attribué à Ben Hellal Djedjiga de la troupe. Quant aux prix du jury et du public, ils sont revenus respectivement à la troupe d’Ighzer Amokrane avec sa pièce «Tamachahouts oufenan» et la troupe Tingi de Béjaïa avec sa pièce «Mis n’wezniq». Le prix du meilleur texte a été remporté par la troupe «Action et parole» d’Oran avec sa pièce «Bu tfuset… de fauste», celui de la meilleure scénographie a été attribué à la troupe de Boudouaou pour sa pièce «Noun». D’autres troupes, à l’image d’Ighzer Amokrane, de Bouandas, de M’sila ou Ghardaïa n’ont pas démérité. Elles ont donné du spectacle et ont acquis une expérience à jouer devant un public. Il y a lieu de retenir surtout l’émergence de ces bourgeons dans le théâtre, la participation des enfants qui ont subjugué le public, comme c’est le cas de Lounès Bennaouf (9 ans) de la troupe «Action et parole» d’Oran qui a joué à côté de son père. À signaler enfin que les objectifs tracés par les organisateurs de ce festival, à savoir l’institutionnalisation de cette festivité et le développement du théâtre au niveau local, sont loin d’être atteints. Mais jusque-là l’on peut dire que l’on se contente de ces spectacles assurés en cette période de vacances, et surtout ces rencontres entre artistes et praticiens du théâtre et aussi cet hommage rendu à l’artiste disparu Riad Ouaret qui a beaucoup donné à ce festival.
Nadir Touati

