S. Ait Hamouda
Tamazight dans toutes ses dimensions, tamazight dans toutes ses variantes, tamazight globalement et dans le détail historique, sociologique, culturel, expressif, est un tout englobant même la respiration. Respirer, en et par tamazight, existe. Il n’est pas un coin d’Algérie qui ne dit pas l’identité amazighe dans l’immensité du «polygone étoilé», et qui ne la chante pas, que ce soit en chaoui, en kabyle, en mozabite, en targui. Et ces chants dans leur polyphonie, ces chants tirés des méandres des siècles, ces clairs chants, qu’ils soient chantés par des bergers de moutons, de chèvres, de chameaux ou de simples bourlingueurs, sont d’une limpidité qui nous rappelle les berceuses d’antan, les louanges surannés et pourtant toujours vivaces du présent et du passé ou encore les cantiques ou les rapsodies de nos grand-mères. Pas que cela spécifiquement, ni que cela isolément. Ils ont été toutes les dimensions idiomatiques, sociales et culturelles, abordés dans les 2èmes assises du mouvement associatif aurésien, initiées par l’Association Tamazgha Aurès Forum (ATAF), ouvertes vers la moitié de la semaine dernière, plus précisément lundi à la Maison de la culture de Batna. Les organisateurs n’ont pas omis de mettre le doigt sur la nécessité «d’engager un débat sur les moyens à même de soutenir l’enseignement de la langue amazighe, à travers la consultation, la recherche académique et la mise à niveau de la langue et de la culture amazighes» comme l’a souligné M. Fersaoui. Cependant, ce travail de spécialistes, certes, nécessaire et indispensable mis à part, il reste à élaguer, à entretenir, à tracer les sillons, à irriguer cette culture, cette langue, ce trésor pour le rendre fédérateur et rassembleur de tous les algériens. Laissons les empêcheurs de tourner en rond, les adversaires de cette culture éminemment algérienne, voire nord-africaine, à leurs bêtises, dès lors que la dimension nationale de Tamazight a été consacrée par la constitution. Et c’est là un acquis incommensurable. La langue de Si Mohand ou Mhand, de Djermouni, de Athmane Bali, de Moussa Ag Amastan, de Dasil Oult Ihema, de Moufdi Zakaria et de Jean Amrouche ne saurait disparaitre par la volonté de ceux qui ne l’aiment pas.
S.A.H.